Notre histoire - Mandelieu-La Napoule Office de tourisme
January 11, 2018 | Author: Anonymous | Category: N/A
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Illustration Nexus Communication d’après Alphonse MUCHA
Sommaire
ACTES I - LES ORIGINES D’UNE VILLE
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II - LE « PAGUS AVINIONENSIS »
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III - DE TERRIBLES FLÉAUX
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IV - LES TEMPS FÉODAUX
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V - LA DYNASTIE DES VILLENEUVE
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VI - LES DROITS SEIGNEURIAUX
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VII - LA RENAISSANCE NAPOULOISE
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VIII - RUINE ET DÉSOLATION
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IX - LA GENÈSE DU QUARTIER DE CAPITOU
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X - LA NAPOULE CHANGE DE SEIGNEUR
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XI - LES PRÉMICES D’UNE RÉVOLUTION
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XII - LA FIN DES PRIVILÈGES
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XIII - UNE GOUVERNANCE MOUVEMENTÉE
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XIV - DE NOUVELLES PRÉOCCUPATIONS APPARAISSENT
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XV - UNE BIEN « BELLE ÉPOQUE »
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XVI - UNE « CITÉ D’OR »
42
XVII - LA GRANDE GUERRE
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XVIII - NOS « ANNÉES FOLLES »
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XIX - LE DEUXIÈME CONFLIT MONDIAL
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XX - LA PROMESSE D’UN BEL AVENIR
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XXI - PORTRAITS DE MAIRES
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CONCLUSION
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REMERCIEMENTS
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Votre hors-série municipal est imprimé sur papier recyclé par un imprimeur Imprim’vert. Conformément aux engagements écologiques pris par votre ville, et qui s’inscrivent dans la démarche « Agenda 21 », toutes les publications municipales seront progressivement imprimées sur papier recyclé.
ÉDITION : Directeur Publication : Mme Claude Caron, Conseillère Municipale subdéléguée à la Communication Rédaction en chef : Thérèse Sine, Directrice du service Documentation et Archives - Direction de la Communication Conception et réalisation : Nexus Communication - Crédits photos : DV Sud, OTA Imprimeur : Imprimerie Trulli - Vence - Dépôt Légal I.S.S.N. : 1268-4686
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Septembre 2009 - Hors Série « Notre Histoire » - MLN Magazine
ÉDITO DE M. LE MAIRE UNE VILLE FIÈRE DE SON PASSÉ ET TOURNÉE VERS L’AVENIR
E
ntourée par une nature exceptionnelle, marquée par une forte tradition de solidarité et résolument tournée vers l’avenir, la ville de Mandelieu-La Napoule a toujours su, au fil de son histoire, préserver son environnement et son identité d’une ville à dimension humaine.
et tournée vers l’avenir ? Aujourd’hui, l’ambition de mon équipe municipale est d’aller encore plus loin. La Maison des Quartiers, le Centre d’Animations Eden Parc sont autant de lieux citoyens où les Mandolociens-Napoulois se retrouvent pour faire vivre leur ville avec passion et générosité.
Un patrimoine naturel exceptionnel. De la naissance du village de La Napoule au XIVe siècle, en passant par la création officielle du village de Capitou en 1706, jusqu’à l’arrivée au XIXe siècle du chemin de fer et l’implantation de l’industrie du mimosa, notre ville a toujours protégé son patrimoine naturel. Son passé et son présent le prouvent : baignée par la Méditerranée et surplombée par les massifs forestiers du Tanneron et de l’Estérel, Mandelieu-La Napoule s’est développée tout en respectant un environnement fragile mais d’une extraordinaire beauté. Aujourd’hui, avec la mise en œuvre de son AGENDA 21, notre commune poursuit cette tradition environnementale fortement ancrée dans l’esprit de ses habitants. Elaboré dans la concertation, ce plan d’actions global prépare l’avenir de notre territoire et répond concrètement aux enjeux d’un développement durable.
Une tradition de vitalité et de solidarité. Au fil des siècles, les Mandolociens-Napoulois ont toujours fait preuve d’une grande solidarité. Dans les temps d’exception, je pense aux temps de guerre et d’occupation mais aussi aux fléaux comme les incendies et les inondations qui ont ravagé notre territoire, l’histoire de notre commune s’enorgueillit du comportement de nombre de ses habitants dont les rues de notre ville portent souvent les noms.
Des habitants fiers de leurs racines. Grands moments de partage, d’amitié et de réjouissances populaires, la Saint-Pons, la Saint-Fainéant et la Saint-Louis sont directement issues de la riche histoire de notre ville. Chaque année, ces fêtes patronales nous rappellent avec force l’importance de notre mémoire commune. Je n’oublie pas notre Fête du Mimosa, devenue la troisième manifestation hivernale de la Côte d’Azur. N’est-elle pas le symbole d’une ville fière de ses racines
Riche de son histoire et de son dynamisme, Mandelieu-La Napoule s’inscrit résolument dans la modernité avec son originalité : une ville à dimension humaine. Ce sont ces images de dignité et de solidarité qui ont définitivement marqué notre passé et qui expliquent notre présent. Solidaire, dynamique et intergénérationnelle, notre ville développe une réelle vitalité municipale et associative. Une ville tournée vers l’avenir. Avec l’ouverture, en septembre 2009, de son nouveau Centre Expo Congrès, Mandelieu-La Napoule écrit une nouvelle page de son histoire en axant son développement sur le tourisme d’affaires.
Septembre 2009 - Hors Série « Notre Histoire » - MLN Magazine
Cet ambitieux projet fait aussi partie intégrante de la rénovation globale de notre centre-ville. Car Mandelieu-La Napoule dessine aujourd’hui la ville de demain. Redonner un véritable centreville à tous ses habitants, améliorer et diversifier le logement dans la ville, le doter d’espaces publics de qualité respectant la norme HQE (Haute Qualité Environnementale) : voilà les objectifs majeurs de notre futur cœur de ville. Le récit de l’histoire de Mandelieu-La Napoule, de la préhistoire à nos jours, justifiait pleinement les 60 pages de ce hors-série du MLN Magazine que j’ai le plaisir de vous faire découvrir. Réalisé par le service Archives, en partenariat avec le service Communication, cet ouvrage de référence vous aidera à mieux comprendre notre ville et son identité. C’est aussi un merveilleux voyage au centre de notre mémoire collective. Bonne lecture à toutes et à tous.
Henri LEROY Maire de Mandelieu-La Napoule Vice-Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes Chevalier de la Légion d’Honneur
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ACTE I LES ORIGINES D’UNE VILLE LES TEMPS PRÉHISTORIQUES ET LA CONQUÊTE GRECQUE, PUIS ROMAINE DE NOTRE RÉGION
Pic Saint-Martin
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ifférentes traces archéologiques permettent de faire remonter l’aventure humaine de notre territoire aux temps lointains de la préhistoire.
Une balade sur le Pic Saint-Martin, qui domine le cirque de Maure Vieil, vous fera découvrir les vestiges d’un oppidum1 d’époque pré-romaine.
Un outillage de silex taillés d’époque néolithique fut découvert par M. Paul de Quay sur les hauteurs du domaine de Saint-Hubert, à Théoule.
De fait, en ces temps reculés, toute la région s’étendant de Marseille à Monaco était occupée par les Celto-ligures. Ces peuples vivaient paisiblement de chasse et de pêche et commerçaient avec les Phéniciens… Ils étaient plus particulièrement appelés « Oxybiens » dans la contrée de Cannes-Mandelieu, « Décéates » vers Antibes et « Suelteri » vers Fréjus. Ces derniers légueront d’ailleurs leur nom au massif de l’Estérel.
Opérées d’urgence, lors de travaux sur l’aérodrome de Cannes-Mandelieu, les fouilles de M. Maurice Sechter ont livré un mobilier de céramiques protohistoriques témoignant d’une présence humaine au pied de la butte de SaintCassien dès l’âge du bronze. C’est sur ce site que se développeront plus tard le petit village d’Arluc et son prieuré.
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Six siècles av. J.-C., les Phocéens créent Massalia (Marseille) et implantent progressivement
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leur commerce sur toute la côte. Ils aménagent des ports à Antipolis (Antibes) et Nikaïa (Nice). Repoussés à l’intérieur des terres, les Celto-ligures vont dès lors mener une véritable guérilla, cherchant par tous les moyens à chasser l’occupant grec. À la suite d’une plainte des Marseillais en 154 av. J.-C., un général romain du nom d’Opimus débarque avec son armée près de l’embouchure de la Siagne pour réprimer une action des Oxybiens et des Décéates sur Antibes. Il s’ensuit un combat sanglant dans la plaine de Laval2. Battus, les survivants sont chassés… et les Romains occupent les lieux durant cinq siècles.
La légende attribue l’origine du nom de Lérins à « Léro », chef ligure célèbre pour ses actions de brigandage dans la contrée. Lancé, avec sa horde, à l’abordage des vaisseaux de commerce lourdement chargés qui se rendaient à Massalia, Léro capturait l’équipage et s’emparait des cargaisons avant de mettre le cap sur les îles de Lérins pour y cacher son précieux butin. Il s’en retournait ensuite festoyer avec ses congénères sur les collines de Maure Vieil, livrant les pauvres marins au triste sort d’esclaves ou, pire encore, d’offrandes au dieu Mars Olloubo… !
1 - Oppidum = lieu fortifié en hauteur. 2 - Plaine de Laval = entre la Siagne et le Béal.
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Vue sur Lérins depuis l’Estérel
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ACTE II
I er au Ve siècle
LE « PAGUS AVINIONENSIS » TOUTE LA RÉGION SE LATINISE… PUIS SE CHRISTIANISE
A
Pagus Avinionensis de Jean Aulas
l’époque gallo-romaine, notre territoire est connu sous le nom de Pagus Avinionensis, c’est-à-dire « Pays d’Avinionet » ou d’Avignonet en provençal. Cette appellation s’est localement perpétuée dans le vocable « Vignette » ou « Vigneron ».
Il est divisé en plusieurs domaines appelés « castrum » : A = Avinionetum (Minelle) T = Théole (Théoule) E = Epulia (La Napoule) M = Mandolocum (Mandelieu) Les recherches archéologiques ont révélé l’existence d’au moins deux « villas1 » gallo-romaines au Ier siècle de notre ère. La première a été localisée à « Mandolocum », étymologiquement « lieu de mandement » (ou commandement). Elle se trouve au quartier de la Tour, sur la route de Pégomas (fouilles de M. Hubert DHUMEZ en 1941). Dans les années 1970, un autre site intéressant est découvert sous les « Jardins de Minelle », le long de l’antique « via Aurélia » qui reliait Rome à Fréjus (Forum Julii) en passant par l’Estérel. Sous les ruines d’une chapelle médiévale dédiée à « Notre-Dame d’Avinionet » et d’une nécropole utilisée jusqu’au XIVe siècle, l’équipe de Michel Fixot met au jour les restes d’un complexe architectural antique, constitué d’un habitat, de thermes et d’un ensemble cultuel païen de type « Mythraeum2 ». Le matériel archéologique trouvé sur les lieux comporte de belles céramiques, des statuettes, des lampes ainsi qu’une précieuse collection de monnaies antiques, té-
Fouilles Dhumez
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Fouilles Fixot
Fouilles Fixot
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moins de cette riche époque. Il est conservé et étudié au musée archéologique de Cimiez. Mais le territoire va bientôt connaître une période trouble, subissant la lente décadence de l’empire romain et les premières invasions germaniques. Parallèlement, le rayonnement de la religion chrétienne et le développement du mouvement monastique s’amplifient sur l’Europe. Vers l’an 410, Honorat fonde l’abbaye de Lérins. Eucher, aristocrate gaulois, était son ami et son disciple. C’est aussi le premier Seigneur connu de notre territoire.
Saint-Eucher
Hilaire, successeur d’Honorat, écrit de lui : « Eucher, gentilhomme de Provence était Seigneur de Mandoloco et de Théole, face au rivage de la mer où sont les îles de Lérins. Émulateur de la vertu d’Honorat, il vint s’établir à Lero (Sainte-Marguerite) ».
Île St-Honorat
Exemple de générosité et d’humilité, il libère ses esclaves et donne la moitié de ses biens aux paysans et affranchis de son domaine. Par la suite, Eucher décide de renoncer au monde et s’isole dans une grotte au Cap Roux d’où il sera enlevé par les lyonnais pour conduire leur diocèse. Évêque malgré lui, il meurt à Lyon en 450, nous laissant de célèbres homélies et traités. Vers 430, sa fille Consorce fonde un couvent pour jeunes filles, dédié à Saint-Etienne, ainsi qu’un hôpital sur le modèle des hôpitaux de Palestine. Il est destiné à soigner les malades et les vieillards, tout comme à recevoir les pèlerins qui se rendent à Lérins ou à Rome. Ce « xenodochium3 », premier hôpital des Gaules, était vraisemblablement situé à Mandelieu, dans le domaine des « Vaqueries », à l’extrémité nord-ouest de l’actuel Riviera Golf (fouilles de M. Pierre Cosson en 1999). 1 - Villa = domaine rural avec bâtiments d’habitation et d’exploitation. 2 - Mythraeum est une divinité perse figurant le Soleil-roi. 3 - Xenodochium = hôpital, hospice, maison d’accueil pour les étrangers, les pèlerins, les pauvres…
Grotte Cap Roux
Sainte-Consorce
Ferme des Vaqueries (Riviera Golf)
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ACTE III
VI e au X e siècle
DE TERRIBLES FLÉAUX LE TERRITOIRE ENTRE DANS L’OBSCURITÉ DU MOYEN-ÂGE, PROPICE AUX LÉGENDES
M
Saint-Mayeul
aintes calamités telles la peste, les sauterelles et les multiples invasions barbares vont déferler sur l’antique territoire d’Avinionet, comme sur toute la Provence.
Le Comte Guillaume Ier de Provence s’allie au Prince Gibalin de Monaco pour attaquer les bandits et délivrer l’abbé de Cluny. Ensemble, ils parviennent à tuer leur terrible chef Al-Mansour et chassent les Sarrasins de l’Estérel, libérant ainsi le territoire de ce triste fléau.
Lors des invasions sarrasines1, les différents hameaux de l’ancien domaine d’Eucher vont être détruits à plusieurs reprises. L’hôpital et le couvent, créés par Consorce, sont brûlés. La poSarrasins (miniature médiévale) pulation est réduite à l’esclavage ou massacrée et, chaque fois, les survivants tentent de reconstruire au mieux.
Mayeul meurt paisiblement le 11 mai 994. Le roi de France, Hugues Capet, assiste à ses funérailles. Le Fraxinet
Certains historiens font de Mayeul un lointain descendant d’Eucher et situent sa naissance en 906 à Mandelieu. Fils d’un grand seigneur et guerrier provençal qui possédait de vastes biens dans le Vaucluse et les Alpes de HauteProvence, Mayeul devient l’abbé général et réformateur du monastère de Cluny. Il est aussi le conseiller et l’ami d’Othon Ier et Othon II, empereurs de Germanie et d’Italie. Revenant de Rome avec des pèlerins, Mayeul est fait prisonnier par les Sarrasins en l’an 973. Il est détenu dans leur repaire des Maures, au Fraxinet (La Garde-Freinet). Les Sarrasins monnayent la liberté de ce grand personnage contre une forte rançon. 1 - Sarrasins = dénomination des peuples de confession musulmane en Europe au cours de l’époque médiévale.
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Pont sarrasin à Maure Vieil
C’est durant cette sombre époque que vont naître, chez nous, plusieurs légendes.
On peut citer celle de la fée « Diane d’Estérel », fille du seigneur des Baux qui, fuyant son riche palais pour éviter un mariage forcé, trouva refuge dans nos montagnes verdoyantes qu’elle hanterait toujours suivie d’une escorte de biches, sangliers, loups, renards et autres animaux peuplant nos forêts. Certains racontent qu’elle protège, aujourd’hui encore, les voyageurs qui traversent son domaine. L’histoire locale rapporte une autre fable, celle des « amants de Maure Vieil ». Nous sommes au temps des invasions mauresques… Une noble demoiselle du pays, parcourant son domaine, fit la rencontre d’un beau chevalier à la peau mate. Ils tombèrent éperdument amoureux mais cette idylle était impossible. Désespérés, ils préférèrent se jeter du haut d’un rocher plutôt que de renoncer à leur amour… Les lieux, dit-on, en auraient gardé la mémoire.
Rochers de Maure Vieil
Ainsi, planent sur les bois de Maure Vieil d’étranges mystères. D’aucuns prétendent encore y croiser quelque fantôme…
Bois de Maure Vieil
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ACTE IV
XI e et XII e siècle
LES TEMPS FÉODAUX NOTRE TERROIR EST FRACTIONNÉ LA NOBLESSE ET L’ÉGLISE SE DISPUTENT LES BIENS ET LES PRIVILÈGES
O
n sait qu’en remerciement de sa libération, Mayeul avait fait don de ses terres d’Avinionet au Comte de Provence. Ce vaste territoire s’étendait de Fréjus (rivière de l’Argens) à la Siagne et à Cannes (butte de Saint-Cassien).
Face à cette confusion du temporel et du spirituel, différents cartulaires1 des abbayes de Lérins, Marseille ou Antibes vont nous aider à suivre, sur plusieurs siècles, les multiples aléas de propriété que va vivre notre territoire.
L’an 990, Guillaume de Provence donne le fief à l’abbaye de Lérins qui l’offre, quelques années plus tard, à l’évêque Riculfe de Fréjus dont le domaine épiscopal a été entièrement ruiné par les Sarrasins.
L’an 1030, l’abbaye Saint-Victor de Marseille devient propriétaire de l’église Saint-Martin de Mala Veila (Maure Vieil) offerte par l’évêque Gancelme de Fréjus.
En ces temps féodaux, les droits de propriété connaissent un véritable enchevêtrement de tutelles, tant administratives que religieuses et seigneuriales.
Il est probable que la construction d’un premier château, sur le mont San-Peyre, remonte à cette époque.
De même, à peu près à la même date, Lambert Barbeta, Seigneur de Vence, construit l’église Notre-Dame d’Avinionet et fait don à Marseille du terroir qu’il possède en ces lieux.
L’an 1094, l’évêque Bérenger de Fréjus cède aux moines de Lérins le pouvoir de prélever, à perpétuité, la dîme « dans la manse2 du bon castel d’Avinio ».
Cartulaire de Lérins
Cartulaire
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Chanoines
L’an 1134, l’évêché d’Antibes ajoute à ses biens le castrum de Mandelieu, alors complètement détruit, ainsi que celui d’Epulia, et toutes les dépendances. Dans un diplôme solennel daté de 1188, le pape Clément III confirme les biens de l’église d’Antibes en mentionnant « le domaine du castrum d’Avinionet et le castrum que l’on appelle Mandelieu ». L’an 1224, un échange entre le Chapitre de Fréjus et le monastère de Saint-Honorat cède à Lérins l’église Saint-Martin de Maure Vieil, l’église Saint-Pierre du San-Peyre, l’église Notre-Dame d’Avinionet et les biens qui en dépendent. Enfin, il est attesté le 19 juillet 1244 qu’Antibes est privée du siège épiscopal au profit de Grasse. Dès lors le territoire de Mandelieu tombe dans les biens du Chapitre3 de l’Église Cathédrale de Grasse. Il en sera ainsi jusqu’à la Révolution. Le domaine conserve cependant les abbés de Lérins comme seigneurs décimateurs4. Par la suite, cette « double tutelle » sera source de moult procès entre Grasse et Lérins. L’extrait ci-contre en est un exemple significatif.
« Comme ce terroir est important, le droit de disme est aussi considérable, car il rend toutes les années 1 500 livres au monastère de Saint Honoré, auquel ce prieuré est uni. Les religieux sont bien aises de retirer la rente du prieuré ; mais ils ne veulent pas supporter la despence du service à laquelle ils sont obligés, et refusent de faire la saincte messe, les dimanches et festes de commandement, à ceux qui résident dans le terroir de Mandelieu, dans lequel est la chapelle de Nostre Dame d’Avignonnet, qui est le primordial et principal de ce prieuré… » Extrait d’un procès entre l’économe du chapitre de Grasse et l’économe de l’abbaye de Lérins - 1665 à 1670 - G0776 Archives Départementales des Alpes-Maritimes.
1 - Cartulaire = recueil de chartes et titres relatifs aux droits temporels de l’Église. 2 - Manse = habitation rurale médiévale avec champs et exploitation agricole. 3 - Chapitre = assemblée de chanoines. 4 - Décimateur = qui perçoit la dîme ecclésiastique.
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ACTE V
XIII e et XIVe siècle
LA DYNASTIE DES VILLENEUVE NAISSANCE DE LA NAPOULE
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n certain Raymond de Fayence s’empare du domaine d’Avinionet en 1272. Il s’agit du premier membre de la famille des Villeneuve à régner sur notre territoire.
De fait, la lutte entre les familles nobles pour la possession des terres fait rage en ce début de XIVe siècle (époque où se situe le célèbre récit des « Rois Maudits »). Tandis que les Valois règnent sur la France et provoquent la fameuse « Guerre de Cent ans » contre l’Angleterre, le territoire de Provence est disputé par deux grandes familles : les Ducs de Savoie et les Comtes de Provence de la maison d’Anjou. Cette rivalité durera des siècles et notre ville en subira les ravages destructeurs. En 1387, après avoir dévasté Mandelieu, un certain Raymond de Turenne s’acharne sur le domaine des Villeneuve, réduisant à néant le château, le prieuré et le village… Ce farouche guerrier est un ennemi de la maison d’Anjou à laquelle la famille de Villeneuve est restée fidèle. En 1399, Guillaume de Villeneuve reconstruit son château, mais il choisit cette fois le bord de mer. Il décide de bâtir sa demeure sur les rochers d’Epulia et, bien vite, les villageois se regroupent alentour. Ainsi naît le village de La Napoule.
Sceau des Villeneuve
Les Villeneuve voient leurs privilèges confirmés par Marie de Blois, Reine de Jérusalem et Comtesse de Provence, puis par ses successeurs tel Louis II d’Anjou, roi de Naples.
Miniature de batailles
En 1284, l’abbaye de Lérins cède officiellement le castrum aux Villeneuve-Tourettesles-Fayence qui deviennent ainsi les seigneurs légitimes d’Avinionet. Le domaine sera cependant détruit peu de temps après, lors d’hostilités entre le Seigneur des Baux et le Comte de Provence. Les Villeneuve sont contraints de rebâtir leur forteresse du mont San-Peyre.
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Ruines du San-Peyre (Donjon)
Archives des Villeneuve-Beauregard (Château de Mons) Chapelle Saint-Pierre
Scène d’adoubement
Cet extrait d’un « Inventaire et Précis des Titres et Documents de Messire de Villeneuve », dressé en 1601 par César Augustin Laugier, atteste la légitimité des privilèges des Villeneuve : « 1387 - pièce importante. Coté n° 19 ». Confirmation des privilèges en faveur de Guilhaume de Villeneuve à Tourettes, Mons, La Napoule, Esclapon. Sur la requête présentée par Noble Guillaume de Villeneuve, Conseigneur de Tourettes à Marie Aleya Reine de Jérusalem, Comtesse de Provence, Tutrice et administratrice de Louis son fils, étant seulement âgé de 3 ans. Il déclare foi et obéissance à ladite Reine et à son dit fils Louis, aussi Comte de Provence. Divers privilèges particuliers qu’il demande par sa requête lui sont accordés, pour qu’il s’en serve et ses successeurs à perpétuité, et premièrement il lui est donné Mère et mixte Impère1 et toute sorte de juridiction dans les villages de Tourettes, Mons, La Napoule et Esclapon, et leurs terroirs, sur les hommes qu’il a auxdits villages ; à savoir que lesdits villages lui appartiennent « in solidum »… » Extrait de la confirmation des privilèges accordés par les Comtes de Provence aux Seigneurs de Villeneuve – 1387 - Archives du château de Mons, fonds privé de la famille de Beauregard. 1 - Mère et mixte Impère = droit d’exercer toute Justice, haute, moyenne et basse.
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ACTE VI
XVe siècle
LES DROITS SEIGNEURIAUX UNE CHARTE DE FRANCHISE : DES ITALIENS PARTICIPENT AU REPEUPLEMENT DE NOTRE TERROIR
A
près avoir subi tant de fléaux, la population est décimée et les bras vaillants manquent.
Antoine de Villeneuve décide de repeupler le village de La Napoule en ayant recours à 20 familles originaires de la Rivière de Gênes en Italie. Le 20 mai 1461, il conclut avec ses anciens et nouveaux sujets une charte de franchise1 comportant 29 articles. Moyennant certaines charges, taxes et corvées, le seigneur accorde la protection à ses sujets, s’obligeant « à faire le guet, la nuit et le jour, sur les tours de son château ». Il leur donne la permission de chasser les sangliers, les cerfs, les lapins ou les perdrix, à charge pour eux de donner au seigneur la tête du sanglier et le cuissot du cerf. Il leur donne également l’autorisation de pêcher aux lieux choisis, avec « un droit de préférence aux napoulencs… » Une clause anecdotique de cette charte stipule que « les femmes bavardes ne seront pas poursuivies en justice pour des paroles injurieuses prononcées au four, à moins qu’elles ne fassent l’objet de plainte » ! À droite du village s’étendait le quartier de la Roubine et son étang. Celui-ci était relié à la mer par un canal creusé dans l’ancien lit de la Siagne qu’on appelait « Maire Vieille ». Les habitants y pratiquaient la pêche à la « bourdigue2 ».
Durant plusieurs siècles, les Villeneuve et le Chapitre de Grasse se disputeront au sujet du partage du territoire et du droit de pêche, s’intentant mutuellement de longs procès. L’un d’entre eux opposa le « Magnifique et très généreux » Seigneur Andronic de Villeneuve aux chanoines du Chapitre de la Cathédrale de Grasse entre 1490 et 1513. Ainsi, pour justifier ses prétentions sur le domaine de La Napoule, le fils d’Antoine de Villeneuve évoque, entre autres, les frais que sa famille a engagé pour la construction d’un nouveau château sur l’ordre du Comte René de Provence, l’ancienne forteresse étant devenue le repaire de pirates de terre et de mer. Or, le Chapitre de Grasse n’aurait apporté aucune contribution à ces travaux, le Prévôt et les chanoines ayant, au contraire, produit des actes de propriété falsifiés pour étayer leur action en justice. Ces derniers seront effectivement déboutés ! En 1515, après de multiples litiges, Honoré de Villeneuve abandonne cependant aux chanoines de Grasse La Grande Roubine et l’Estang, ainsi que le droit de pêche sur la rivière de Siagne, se réservant l’usage exclusif de la mer et de ses revenus. Ce privilège seigneurial des Villeneuve sur les « pêcheries de La Napoule », ainsi que le très lucratif droit de naufrage3, seront souvent contestés par les Cannois mais toujours confirmés par les tribunaux.
1 - Charte de franchise = acte d’habitation comportant un certain nombre de droits et de devoirs. 2 - La bourdigue ou bordigue est une enceinte de claies, faites de « cannes » ou roseaux, qui permet la capture des poissons venus frayer et cherchant à regagner la mer. 3 - Le droit de naufrage, dont le produit figure de manière constante dans les revenus des seigneurs féodaux, était exercé par les habitants des côtes et consistait à s’approprier tous les biens des bateaux échoués, l’appât du gain incitant les plus mal intentionnés à saborder les navires en péril, au prix de malfaisances.
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Scène de chasse
Scène de pêche
Extrait d’un procès entre Grasse et La Napoule-FF1-XVe - Archives Municipales de Mandelieu
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ACTE VII
XVI e siècle
LA RENAISSANCE NAPOULOISE DÉVELOPPEMENT D’UNE SOCIÉTÉ « FÉODO-MARCHANDE »
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Barberousse
ers 1537, toute la contrée subit la terrible incursion du grand Turc Barberousse. Sa flotte, aux ordres de l’Empire Ottoman, est tristement célèbre pour ses attaques et ses razzias sur toute la côte méditerranéenne. Le village est assiégé, brûlé et saccagé. Dans cette première moitié du XVIe siècle, notre territoire est le théâtre des combats acharnés que se livrent François Ier et Charles-Quint. Ils rêvent, tous deux, de conquérir l’Italie et de bénéficier ainsi de sa richesse et de sa culture renaissante. C’est probablement de cette époque sanglante que date une épée médiévale gracieusement offerte à notre ville par M. François Jacquin. Celle-ci fut découverte dans les terres qui entourent la ferme abritant aujourd’hui les
Épée Conservée aux Archives Municipales de Mandelieu
Archives Municipales. Il s’agit d’une épée de corps à corps, longue d’environ 70 cm, appelée « Katzbalger » (ou « étripe-chat »). Elle se caractérise par sa garde cruciforme, constituée de 2 branches de fer formant un S. Elle fut, sans doute, abandonnée sur le champ de bataille par un « lansquenet », mercenaire d’origine allemande. Ces farouches fantassins étaient à la solde des souverains européens, et plus particulièrement de Charles-Quint. Leur réputation était terrifiante auprès de la population : massacres, pillages, incendies, vols et viols. Mais, ni les guerres, ni les attaques des corsaires n’entraveront l’essor économique de La Napoule. Le pays va bien au contraire connaître un prodigieux développement dans le courant du XVIe. Les actes d’un notaire napoulois, Maître Jehan Antoine Giraud, permettent de reconstituer la vie du village en 1566. À cette époque, La Napoule est en pleine prospérité et compte quelques 450 maisons et
Lansquenet
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Septembre 2009 - Hors Série « Notre Histoire » - MLN Magazine
Miniatures médiévales représentant différents métiers
2 000 habitants vivant principalement de la pêche, mais aussi du commerce, de l’élevage, de l’exploitation des terres et des forêts… Différents métiers sont ainsi répertoriés dans les actes notariés : marchands, maçons, bouchers, maréchaux, bourreliers, mariniers, médecins, charpentiers, chirurgiens, meuniers, cordonniers, barilliers, tisseurs à toile, ménagers ou encore bourgeois rentiers1. La chasse est une autre source importante de revenus. Le seigneur autorise les habitants à chasser le gibier au moyen de flèches empoisonnées ! D’importantes battues sont fréquemment organisées dans l’Estérel et le Tanneron qui regorgent de cerfs, de chevreuils, de chamois et de sangliers mais aussi d’ours et de loups. Deux siècles plus tard, une lettre circulaire d’Aix, retransmise à Mandelieu le 21 avril 1762 par le consul de Grasse, nous indique que le loup était encore bien présent et pourchassé dans nos contrées. Elle donne la recette du « Nux Vomica » ou noix vomique qui, broyée et enveloppée de saindoux, sous la forme de petites ballottes empoisonnées, est répandue tous les matins au lever du soleil et doit contribuer à la destruction des loups. Scène de Chasse
Extrait d’une lettre-circulaire - HH1 - 1762 - Archives Municipales de Mandelieu
Les sujets des Villeneuve ont également le droit de tenir taverne et celui, très jalousé, du transport des pèlerins à SaintHonorat.
Transport de pèlerins
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ACTE VII
XVI e siècle
La renaissance napouloise Le commerce de Grasse est alors très florissant. La ville exporte principalement ses cuirs, peaux brutes et tannées, ainsi que des tissus et du vin… Le trafic se fait par le port de La Napoule où transitent également les bois coupés et exploités dans nos forêts… En collaboration avec un fabricant marseillais, le seigneur Gaspard de Villeneuve entreprend la construction d’une savonnerie dans la baie de Théoule en 1630.
Plan de La Napoule Archives d’État Turin - 1589
Extrait du Registre des Délibérations du Conseil Municipal BB1 - 1593 Archives Municipales de Mandelieu
Le dessin ci-dessus représente le village en 1589. On y distingue nettement ses trois rues (Droite, du « Mittan » et Basse) ainsi que la place dite « des quatre Cantons ». On y voit encore, sur le mont San-Peyre, les ruines du premier château partiellement détruit à la fin du XIVe siècle. Nos archives détiennent un registre des délibérations du Conseil de la Communauté de La Napoule, entre 1591 et 1606. À cette époque, seuls quelques notables savaient écrire. Les autres conseillers traçaient, sous le texte, un dessin identifiable en guise de signature.
L’usine est monumentale et conçue de façon techniquement « moderne » : manutention minimale pour une sécurité maximale ! Elle est censée épargner « le travail de cent hommes par jour »… Édifiée sur deux étages, elle est complétée par une « darce2 fermée par deux digues » : les bateaux y amènent directement la soude3 et repartent avec leur cargaison de savons. Mais les industriels de Grasse voient d’un mauvais œil cette concurrence directe, néfaste à leur commerce. Ils parviennent à s’entendre avec les marseillais… et leur connivence provoquera la fermeture de la savonnerie des seigneurs de Villeneuve quelques soixante années, seulement, après sa mise en œuvre. Sur l’ordre de Richelieu, deux tours avaient été construites à l’extrémité des digues. Elles avaient pour but de défendre l’accès du port de Théoule aux troupes espagnoles qui s’étaient emparées des îles de Lérins en 1635. Celui-ci abritait, en effet, les vaisseaux et galères du Roi. Ces tours seront cependant démolies dès 1646, sur décision des communautés de Provence, afin d’épargner les frais d’entretien d’une garnison. Progressivement, les ports de Théoule et de La Napoule vont être délaissés au profit de celui de Cannes. Plan savonnerie de Théoule livre Raymond Herment « Au royaume de la fée Diane d’Estérel »
1 - Marchand = en milieu rural, ce nom désignait le marchand de bestiaux. Maréchal = forgeron qui fabriquait les outils tranchants. Bourrelier = artisan qui fabriquait les harnais et autres pièces de cuir. Chirurgien = barbier qui pratiquait les saignées. Barillier = un des noms médiévaux du tonnelier (fabricant et marchand de tonneaux). Ménager = paysan cultivant un domaine et y habitant Bourgeois = personne aisée vivant de ses rentes. 2 - Darce = port 3 - Soude = à l’époque, le mot « soude » désigne le mélange d’eau et de carbonate de sodium issu des cendres provenant de la combustion de plantes telles les fougères. La soude (solution basique) mélangée à l’huile d’olive, ou tout autre corps gras, (solution acide) provoque une réaction chimique, la « saponification », produisant le « savon », la glycérine et l’eau.
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ACTE VIII
XVII e siècle
RUINE ET DÉSOLATION L’INSALUBRITÉ GAGNE L’ENSEMBLE DU TERRITOIRE QUI SE RETROUVE DÉSERTÉ
L
a période suivante est synonyme de nombreuses difficultés pour les villages de Mandelieu et La Napoule.
catholique lui valut la colère papale et entraîna l’excommunication de l’ensemble de la communauté napouloise.
Les guerres de religion, le conflit espagnol, les épidémies et les attaques ravageuses du Duc de Savoie vont fragiliser un bassin de vie déjà bien déstabilisé…
La « Grande Peste », qui bientôt sévira sur toute la région, sera perçue comme un signe du courroux divin et ramènera au catholicisme les quelques ouailles survivantes.
Les rares habitants du village de Mandelieu, affermés par le Chapitre de Grasse, vivent misérablement de culture et d’élevage, subissant régulièrement l’acharnement des armées de passage.
Enfin, le manque d’entretien du canal et l’ensablement qui en résulte, provoquent la fermeture de l’étang. Les inondations de la Siagne rendent les deux Roubines marécageuses et le croupissement des eaux génère l’insalubrité des lieux, entraînant ainsi leur désertification.
Des documents du XVIe siècle précisent qu’il y avait toujours sur Miniature la route de Pégomas, Travail des champs au quartier de La Tour et des Bons Pins, une maison seigneuriale appelée « château de Mandelieu », ainsi que deux chapelles. L’une est privée et se trouve dans l’enceinte du château, l’autre est réservée aux villageois et dédiée à Saint-Pons. Malgré son état de délabrement, le culte y sera célébré jusqu’à la construction de l’église de Capitou en 1764. Le reste de l’habitat se résume à quelques bastides et granges isolées. La Réforme protestante avait rencontré un écho particulièrement fanatique en Provence. Sous l’influence de son épouse Pierrette d’Oraison, calviniste1 convaincue et prosélyte, Jean de Villeneuve s’était converti à la nouvelle religion en 1555. Cette « trahison » envers l’orthodoxie
Gaspard de Villeneuve, opiniâtre, s’était pourtant employé à repeupler son domaine de La Napoule. Le nouvel acte d’habitation de 1623 indiquait que « depuis que la peste de 1580 de laquelle moururent la plupart des habitants et depuis les guerres qui commencèrent en 1589, le lieu de La Napoule se trouvait dépourvu d’habitants, toutes les maisons ruinées et les biens sans culture. »
Détail de la Carte de la Seigneurie de La Napoule dédiée à Pierre de Villeneuve 1696 Archives Nationales
Détail « ville ruinée »
Mais cette démarche demeura infructueuse, preuve en est que le curé de La Napoule dénombre à peine une cinquantaine d’âmes au village en 1659. Notons qu’un détail de la carte de la Seigneurie de La Napoule, représentant le village avant son déclin, permet effectivement d’y lire « ville ruinée ».
1 - Calvin = réformateur français (Noyon 1509 – Genève 1564) partisan des idées protestantes du suisse Luther, prônant le retour aux sources du christianisme et invitant à une autre lecture de la Bible, ne faisant référence ni aux Saints, ni à la Vierge, ni au Purgatoire. La Réforme protestante, amorcée dès le XVe siècle et culminante au XVIe siècle, dénonce également la « corruption » de l’Église catholique et son commerce des « indulgences ».
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ACTE IX
1706
LA GENÈSE DU QUARTIER DE CAPITOU UN BAIL PRÉCISE LES DROITS ET LES MULTIPLES OBLIGATIONS DES « EMPHYTÉOTES » MANDOLOCIENS
R
égulièrement et pour éviter la perte du moindre revenu assuré par la « taille1 » et la « capitation2 », l’Intendant Royal ordonnait la rédaction d’un « état » dénombrant, par « feu », les habitants des villes et communautés de chaque Viguerie.
Cet extrait, daté de 1702, nous éclaire sur la teneur de ces « ordres de dénombrement ». Les personnes chargées de cette tâche délicate étaient priées de « travailler avec une extrême application et toute la diligence possible… s’agissant de l’exécution des Ordres précis du Roy » s’ils ne voulaient pas risquer de « tomber dans de grands inconvénients » ! Le recensement des habitants devait être une opération très rapide à Mandelieu ! Le village était en effet quasiment dépeuplé par les guerres et les épidémies. En 1706, le Chapitre de Grasse estime qu’il n’est plus d’un rapport intéressant et décide d’octroyer un bail emphytéotique3 à six familles de fermiers originaires de localités voisines : Grasse, Cannes, Mouans, Tourettes-lesFayence, Nice et Le Luc. Ce contrat est signé le 27 février 1706 au château de Mandelieu, en présence de deux notaires royaux, l’un de Grasse, Maître Joseph Houley, l’autre de Cannes, Maître Jean Peire. L’acte comprend 31 clauses. Toutes préservent indubitablement les droits féodaux du Chapitre, Seigneur de ce lieu. Il donne les terres en emphytéose perpétuelle aux habitants de Mandelieu, mais ceux-ci paieront en échange une série de taxes en nature : droit de tasque de un dixième sur les récoltes ; droit de caucade de un vingtième sur le foulage des grains ; droit de fournage sur la cuisson du pain. Ordre dénombrement - CC3-1702 Archives Municipales de Mandelieu
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Miniatures médiévales : labour, élevage, apiculture.
Tous les hommes et femmes, âgés de 16 à 60 ans, veilleront à l’entretien du canal, consacrant 6 jours de « corvée » par an au curage des fossés. Il est autorisé de tenir des ruches, sous la clause de un dixième par livre de cire… Il est, par contre, interdit de tenir un pigeonnier ainsi que de « faire des rizières dans le territoire » ou « des cloaques contre les maisons » ! Le chapitre se réserve le droit de chasse et de pêche. La clause numéro 8 précise les conditions dans lesquelles un nouveau village sera construit : les habitants devront « … aligner les maisons par des rues commodes et laisser des places publiques là où le Chapitre le désignera… ».
Ainsi naît l’actuel Capitou dont l’appellation dérive probablement du mot latin « capitum » ou provençal « capito » signifiant « chapitre ». Il demeurera le centre administratif de Mandelieu jusqu’à la construction d’une mairie aux Termes en 1929.
1 - Taille = impôt direct levé sous l’Ancien Régime. 2 - Capitation = impôt public par « tête » fondé théoriquement sur la richesse, mais qui frappait surtout les non privilégiés. 3 - Bail emphytéotique = bail de longue durée qui confère au preneur un droit réel.
La clause numéro 15 précise l’organisation communale : « …les habitants se constitueront en communauté dont le conseil, présidé par deux consuls élus chaque année, pourra se réunir avec l’autorisation du juge et lieutenant du juge établis par le Chapitre… »
Extrait d’une délibération du Conseil Municipal de Mandelieu faisant mention du bail du 27 février 1706-BB1-29 juin1760 Archives Municipales de Mandelieu
Transcription « …En second lieu ledit Sre Mauran a dit que par l’acte du nouveau bail du 27 février 1706, notaires Mes Houley et Peire, le Vénérable Chapitre de l’église cathédrale de la ville de Grasse, seigneur de ce lieu, donnerait à titre de nouveau bail et emphytéose perpétuel aux particuliers y dénommés acceptant tant pour eux que pour les autres absents et leurs successeurs, les terres de Mandelieu et de La Roubine, sous la réserve du château, des terres joignant icelui ; qui confrontent du Levant, la Maire, de midi la Vigne, vallon entre deux, de couchant le quartier des Maures réservées au Chapitre, et de Septentrion le fossé des Arnaves, de même que les prés au-dessus de la maire qui seront désignés en faisant (la séparation des portions de ladite terre donnée audit quartier)… » Septembre 2009 - Hors Série « Notre Histoire » - MLN Magazine
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ACTE X
1719
LA NAPOULE CHANGE DE SEIGNEUR Château de La Napoule en ruines
LA FAMILLE DE MONTGRAND ACHÈTE UN FIEF DÉVASTÉ
E
n 1707, le duc Amédée de Savoie, surnommé « le fléau de Dieu », ravage à nouveau la région. Le château de La Napoule est détruit de même que celui de Mandelieu et sa petite église dédiée à Saint-Pons. La plupart des habitations sont saccagées. En 1709, le Chapitre de Grasse confirme l’acte de 1706 aux emphytéotes qui se sont installés à Capitou. La même année, à La Napoule, les Villeneuve passent un nouvel acte d’habitation avec des paysans de la contrée. Cette ultime tentative de repeuplement échouera et le 23 mars 1719, Pierre-Jean de Villeneuve se résigne à vendre sa seigneurie de La Napoule, devenue improductive. L’acquéreur en est Dominique de Montgrand, Seigneur de Mazade, « receveur général des gabelles1 et conseiller du Roi en la chancellerie près la Cour des Comptes d’Aix ».
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L’achat du fief a été consigné dans une Convention enregistrée chez Maître Cuzin, notaire à Marseille, au prix de 153 541 livres, 13 sols et 4 deniers. Dominique de Montgrand en reçoit l’investiture et prête « foi et hommage » au Roi Louis XV (sous la régence du Duc Philippe d’Orléans), le 31 mars 1719. Cette investiture accorde au seigneur du fief les mêmes droits féodaux de « haute, moyenne et basse justice ; le droit d’institution et de destitution des officiers pour l’administration d’icelle ; le droit de tasque sur toutes les récoltes ; le droit de cavalcade2… ; le droit de passage, d’herbage, de breuvage et de pâturage pour tous les bestiaux ; la banalité3 des fours et celle des moulins à farine et à huile… et généralement tous les autres droits procédant de l’hommage des vassaux… »
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Extrait de l’acte d’achat de la terre et seigneurie de La Napoule - 1719 - 197J95.2 - AD 69 Archives personnelles de la famille de Montgrand, déposées aux Archives Départementales des Bouches-du-Rhône.
Tout comme les Villeneuve, le seigneur de Montgrand jouit de la propriété de la mer « à la hauteur de cent libans4, tout le long de la coste, avec faculté d’affermer la pesche dans ledit destroit et prohiber icelle suivant l’arrest du Conseil d’État du 20 octobre 1684 ». Il possède également le droit de « faire conduire par un canal l’eau de la rivière de Siagne au terroir dudit La Napoule… » L’acte d’achat signale que « le seigneur de La Napoule était autorisé à avoir dans son château six pièces de canon pour la défense des bâtiments de mer qui venaient y mouiller… ». Il y est encore précisé que « le port de Théoule dépendait de la terre de La Napoule et n’était éloigné du château que de deux mille. C’était dans ce port que se faisaient autrefois les embarquements pour le commerce de Grasse et de Cannes. Le mouillage y était très bon… Les galères du Roi vinrent souvent y mouiller. Ce port servait aussi d’asile aux frégates et aux barques garde-côtes en temps de guerre… » Dominique de Montgrand et ses héritiers vont s’attacher à reconstruire et faire revivre le village désolé de La Napoule. 1 - Gabelle = impôt sur le sel. 2 - Cavalcade = aide militaire due pour la défense du territoire, s’appliquant aussi bien aux « gens de pieds » qu’aux « gens de cheval ». 3 - Banalité = servitude consistant dans l’usage obligatoire et public d’un bien appartenant au seigneur. 4 - Liban = mesure marine correspondant à la « corde » ou « amare » utilisée pour maintenir le lest au pied d’un filet. Frédéric Mistral l’estime à 40 mètres.
Brevet don de retrait féodal - 197J95.3 - AD 69 (Archives Départementales des Bouches du Rhône)
Transcription Louis par la Grâce de Dieu, Roy de France et de Navarre, Comte de Provence, Forcalquier et Terres adjacentes, à nos aimés et féaux conseillers, les gens tenant notre Cour de Parlement d’Aix, Chambre de nos Comptes audit lieu et à tous autres nos officiers et justiciers qu’il appartiendra, salut. Désirant gratifier et favorablement traiter le Sr Dominique de Montgrand de Mazade, notre conseiller secrétaire, en considération de ses services, Nous, de l’avis de notre très cher et très aimé Oncle le Duc d’Orléans Régent, lui avons fait et faisons don par ces présentes signées de notre main, du droit de retrait féodal qui nous est échu et avenu à cause de la vente qui lui a été faite par acte sous seing privé du vingt un mars dernier, enregistré chez Cuzin notaire à Marseille le vingt trois du dit mois, de la Terre et Seigneurie de la Napoule, située en Provence, ses appartements et dépendances retenantes de nous, ainsi qu’il paraît par l’extrait dudit acte cy attaché, sous le contre scel de notre chancellerie, lequel Sr de Montgrand de Mazade, nous avons subrogé et subrogeons en notre lieu et place pour la jouissance du susdit droit, à condition toutefois de nous rendre les foy et homages qui nous appartiennent pour raison de ladite terre et de satisfaire aux autres charges ordinaires et accoutumées, si vous mandons d’enregistrer ces présentes et de leur contenu faire jouir et user ledit Sr Montgrand de Mazade, pleinement et paisiblement, cessant et faisant cesser tous troubles et empêchements contraires, car tel est notre plaisir. Donné à Paris, le quatrième jour d’avril, l’an de grâce mil sept cent dix-neuf et de notre règne le quatrième.
Louis Par le Roy Comte de Provence Le Duc d’Orléans Régent présent Phélypeaux Septembre 2009 - Hors Série « Notre Histoire » - MLN Magazine
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ACTE XI
XVIII e siècle
LES PRÉMICES D’UNE RÉVOLUTION PARTICIPATION DES HABITANTS AUX EFFORTS DE GUERRE INTENSIFICATION ET MODERNISATION DE L’AGRICULTURE
S
i les chanoines de Grasse et les seigneurs de La Napoule gouvernent notre territoire en maîtres féodaux, le Royaume de France n’en accable pas moins les habitants d’une lourde fiscalité et leur réclame une solide contribution aux « efforts de guerre ».
Ainsi trouve-t-on, dans nos archives, diverses missives intéressantes et significatives. Elles renferment notamment des ordres de réquisition de foin et autres « denrées » pour ravitailler les régiments cantonnés dans la région. Elles contiennent encore des ordres d’enrôlement par tirage au sort ! Il y est stipulé que les habitants doivent « donner des preuves de leur zèle au service de sa Majesté ». Et nul n’a intérêt à « défaillir », comme on peut le lire dans cet extrait adressé au 1er Consul de Mandelieu ! « Il vous est ordonné d’amener le jour dit, à Mougins, à 9 heures du matin, tous les garçons de votre communauté depuis l’âge de 16 ans jusqu’à 45 exclusivement et à leur défaut, les jeunes hommes mariés du même âge pour subir le sort… Pour qu’il n’y ait pas de revêches, je vous enverrai un cavalier de maréchaussée pour faire obéir ceux qui pourraient regimber aux ordres que vous donnerez… Pour ôter aux défaillants tout prétexte d’excuse, il faut donner l’avertissement ci-dessus dès la réception de la présente… » « Remplacement d’un milicien garde-côte » - extraits - EE1 1753 - Archives Municipales de Mandelieu.
Même l’accouplement des chevaux est réglementé comme l’indique cette ordonnance de 1754 ! Monte des cavales - CC3 - 1754 Archives Municipales de Mandelieu
Le « Service de l’État » exige aussi la mise en œuvre d’une agriculture spécifique, capable de rivaliser avec l’Empire de Chine ou La Mérique (l’Amérique !), en évitant l’importation onéreuse de certaines marchandises.
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Ainsi engage-t-on fermement les habitants à la culture intensive du chanvre… : « La France est obligée, Messieurs, de tirer annuellement de l’étranger une grande quantité de chanvre, ce qui fait sortir beaucoup d’argent du Royaume. Le gouvernement, occupé plus que jamais des moyens de remèdes aux inconvénients de l’exportation du numéraire, a pensé qu’il était possible d’augmenter la culture de cette plante au point de ne plus recourir à l’étranger. Pour juger de l’augmentation dont cette production est susceptible, le Roi a déterminé de faire constater de la manière la plus précise la quantité de terrain qui est propre au chanvre dans chaque province, ce d’après les ordres de M. l’Intendant. Je vous prie de me donner très exactement et le plus tôt possible les éclaircissements ci-après… » « Culture du chanvre » - extrait - 1779 - HH1 - Archives Municipales de Mandelieu
C’est avec autant d’énergie qu’on les engage à l’élevage du ver à soie, afin d’approvisionner les troupes en « soye blanche de marin » rendue extrêmement rare et excessivement chère « par les défenses que l’empereur de Chine a fait de sortir cette soye de ses états et les circonstances de la guerre… ». Un courrier de M. de La Tour, adressé à la communauté de Mandelieu, accompagnait les instructions de sériciculture édictées par le Sieur Riouffe de Thorenc.
car, le 27 août 1763, le Sieur Riouffe lui envoyait cette lettre de reproche, plutôt sèche : « Je vous ai prévenu… que pour le profit de cette ouverture, il était nécessaire d’engager tous les particuliers de votre lieu élevant des vers à soie à séparer les cocons blancs pour en avoir de la graine et je vous ai prié de m’adresser un état… Il n’y a que la communauté de Biot qui a fourni le sien. Je vous recommande d’être exact à m’envoyer le vôtre que M. de La Tour attend avec impatience. Ce n’est pourtant pas ma faute s’il s’impatiente. Cependant, il n’est pas gracieux pour moi de recevoir de sa part des reproches là-dessus, que vous auriez pu éviter si vous vous étiez conformés à ma première dépêche. J’espère que vous aurez plus d’égard à celle-ci…, sans quoi je me plaindrai à M. de La Tour de votre négligence dans l’exécutif… » ! « Commerce du ver à soie » - Extrait - 1763 - HH1 - Archives Municipales de Mandelieu
Depuis le Moyen-Âge, un « relais de Poste aux chevaux » existait au quartier des Termes, offrant une halte aux voyageurs et aux militaires. Il succédait peut-être à l’un des nombreux greniers romains qui jalonnaient la « voie aurélienne »… Un autre relais est également attesté à Minelle, quartier du Tremblant.
Château Vieux rénovation actuelle
Mais il faut croire que le 1er consul de Mandelieu manqua d’empressement dans sa réaction
Château Vieux XIXe siècle (ancien relais des Postes)
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ACTE XI
XVIII e siècle
Les prémices d’une révolution
En 1762, la chapelle Saint-Pons, face aux ruines du château de Mandelieu, est tellement délabrée que l’Évêque de Fréjus exige l’édification, au nouveau village de Capitou, « d’une église décente, convenable et assez spacieuse pour contenir le nombre des habitants, laquelle sera placée à la portée et à la plus grande commodité du peuple… ». « Procès-verbal de visite de la chapelle St-Pons » Extrait GG2 – 1762 – Archives Municipales de Mandelieu.
Maintes querelles vont survenir entre la communauté de Mandelieu et Dom Moricaud, l’abbé de Lérins, qui refuse de payer le tiers des frais réclamés pour la construction de l’église. Celle-ci est finalement confiée à Hubert Gigot, maçon de la ville de Cannes.
Achevée en 1764, l’église est dédiée à SaintHubert, patron des chasseurs, auquel SaintPons demeure associé par tradition. Un tableau les représentant tous deux, au côté de SaintPierre et de la Vierge Marie, orne l’intérieur de l’édifice. Les conseillers municipaux l’ont commandé au Sieur Marolle, artiste peintre parisien séjournant à Grasse, pour la somme de 100 livres, la communauté de Mandelieu se chargeant de fournir la toile et le châssis de bois… ! Un an plus tard, les habitants sollicitent une cure. Ils se plaignent en effet du mauvais service assuré par le curé de La Napoule, François Gonelle, dont la paroisse est très éloignée de la nouvelle église. Cependant, cette requête demeurera longtemps vaine…
Église de Capitou
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« Requête à l’Évêque de Fréjus pour l’érection d’une cure » extrait-GG2 - 1767 Archives Municipales de Mandelieu
Transcription « …tant de difficultés qui deviennent dans de certains temps insurmontables obligèrent cette communauté de demander l’érection d’une cure à votre Grandeur par requête du 21 octobre 1763, les habitants animés par les exemples frappants qu’ils ont vu et qu’ils voient tous les jours ; tels que la mort sans sacrement de leurs parents ; les transports indécents de leurs cadavres sur des charrettes de Mandelieu à La Napoule qui, dans certaines occasions, ne pouvant plus faire le trajet très long à cause des débordements et des inondations, sont nécessité de garder les cadavres trois ou quatre jours ; des enfants morts sans baptême ; n’étant plus question de faire des relevées de couches ; aucune instruction aux enfants, soit pour la confirmation, soit pour la première communion… »
Le 7 février 1757, le roi Louis XV est victime d’un attentat. Cette lettre devait rassurer tous ses sujets de la Province !
L’auteur du coup de couteau porté contre Sa Majesté était le fils d’une famille de fermiers ruinés. Il voulait rappeler au Roi ses devoirs envers son peuple. Condamné pour régicide, Robert François Damien aura la main brûlée par du plomb fondu, avant d’être écartelé en place de Grève.
Extrait d’une lettre adressée à la communauté de Mandelieu - CC3 - 1757 - Archives Municipales de Mandelieu
Transcription « …Copie de la lettre de Monsieur l’Intendant du 16 février 1757 audit Sieur Riouffe de Thorenc. Vous avez su, Monsieur, l’attentat affreux qui a été commis contre la personne du Roy. Le bruit qui s’en est répandu dans la province a porté la consternation et l’effroi, mais plus la nouvelle est accablante, plus je m’empresse d’adoucir et calmer les justes alarmes qu’elle a causées. La blessure, quoiqu’assez profonde, n’a point été dangereuse. Les symptômes sont favorables et Sa Majesté est aussi bien qu’elle peut être dans l’état où elle se trouve. Je ne doute pas que vous n’ayez soin de répandre cette consolante circonstance dans tous les lieux de votre subdélégation afin de dissiper les inquiétudes et rassurer les esprits. Je suis, Monsieur, votre humble et dévoué serviteur. Signé La Tour, à l’original. »
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ACTE XII
1789
LA FIN DES PRIVILÈGES EXILS ET CONFISCATION DES BIENS DE LA NOBLESSE ET DU CLERGÉ
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n 1789, la Révolution apporte la liberté à Mandelieu et La Napoule qui souffraient de trop lourdes impositions et d’une autorité souvent arbitraire. Le 23 mars 1789, à défaut d’Hôtel de Ville, c’est dans la maison du premier consul, Boniface Ardisson, que se réunit l’assemblée communale pour rédiger « le cahier des doléances, plaintes et remontrances », des habitants de Mandelieu.
La liberté guidant le peuple (Eugène Delacroix)
Ils réclament à Sa Majesté Louis XVI que les droits de « dixme », de « tasque » et autres impôts ou corvées, soient supprimés et que les biens des privilégiés deviennent « biens nationaux ».
Extrait du cahier des doléances des habitants de MandelieuBB1 - 1789 - Archives Municipales de Mandelieu
Transcription « …de leurs doléances, plaintes et remontrances, lesquels ont fait ainsi et de la manière qui suit.
Doléances Il a été arrêté par tous les susdits habitants et possédant biens au présent lieu de Mandelieu que les Srs députés qu’auront élus l’Ordre du Tiers pour attester et voter aux États généraux de France, seront expressément chargés d’y solliciter 1° - La réformation du Code Civil et Criminel 2° - La suppression de tous les tribunaux inutiles et onéreux… » 3° - Une attribution à ceux des arrondissements de souveréneté jusques au concurrent d’une somme déterminée 4° - L’abrogation de toute lettre attentatoire à la liberté des citoyens de tout… ministériel 5° - La faculté au Tiers État de concourir pour tous les emplois militaires, grades, bénéfices et charges 6° - La vénalité des officiers sera supprimée… »
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C’est ainsi que la municipalité se porte acquéreur du château et des terres de Mandelieu, jusquelà possédées par les chanoines du Chapitre de Grasse. Intention d’acquisition de biens seigneuriaux - BB4 - 1790 Archives Municipales de Mandelieu
Transcription « Département du Var, District de Grasse, Canton de Cannes, Municipalité de Mandelieu. Nous Maire et officiers municipaux de la municipalité de Mandelieu, en exécution de la délibération prise par le Conseil Général de la commune le premier août mil sept cent nonante et conformément à l’autorisation qui nous en est donnée : déclarons que nous sommes dans l’intention de faire, au nom de notre commune, l’acquisition des domaines nationaux dont la désignation suit. Premièrement, du château, chapelle, four, parc, le tout attenant, terres labourables, vignes, prés, bois, étang et dépendance. De même que des droits ci-devant seigneuriaux consistant à une tasque sur tous les grains, foins, à raison du dixième ; droit de caucade ; droits de lods1 sur les ventes et mutations, et autres petits droits mentionnés dans l’acte du nouveau bail de ladite terre du 27 février 1706, de même que des capitaux en bestiaux, grains, foins et pailles, et attraits de ménage mentionnés au rapport dont le fermier est chargé… »
Accompagnant la copie de la « soumission » faite par notre communauté à l’Assemblée Nationale pour l’acquisition des domaines, cette plainte est adressée aux administrateurs du Directoire du département du Var. Elle décrit la triste situation des habitants de Mandelieu et supplie « ces Messieurs » de bien vouloir appuyer leur démarche et leur accorder l’aide nécessaire à l’assèchement des marais. « …Nous avons l’honneur de vous observer, Messieurs, que notre commune est sûrement la plus pauvre et la plus petite commune du district, inhabitée à cause de l’intempérie de l’air par les marais, et de l’étang que nous confrontons avec La Napoule, ce qui nous donne beaucoup de maladies et surtout de fièvres ; d’un autre côté, nous avons la rivière de Siagne qui nous occasionne de temps en temps des débords qui
nous emportent bien souvent nos semis, lorsque les grains sont semés, qui les noient et que la continuation des pluies pendant les semences nous empêche de ressemer quelques fois jusqu’à la récolte des blés et des foins, qui sont les deux seules denrées que nous ayons… » « Plainte des habitants de Mandelieu » - extrait - BB4 1790- Archives Municipales de Mandelieu
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ACTE XII
1789
La fin des privilèges La municipalité de Mandelieu ne pourra cependant réunir la somme exigée pour l’achat de l’ancienne seigneurie des chanoines et c’est au dernier enchérisseur, Sieur Jean-Joseph Court (de Fontmichel), que les terres seront finalement adjugées le 26 mai 1791. Le sort des pauvres paysans capitoulans ne changera donc guère. Ils devront se contenter, comme auparavant, de cultiver les terres les moins riches et continueront de lutter pour maintenir un droit de parcours pour leur bétail. Le rapport d’un certain Jean-François Fabre, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées du Var, décrit la plaine de la Siagne en 1799 : « les
émanations de cet étang sont tellement pestilentielles que, dans l’espace de trente années, il a dépeuplé les villages de Mandelieu et La Napoule, une demi-lieue carrée autour de l’étang ; et telle est l’intensité actuelle de ce foyer de méphitisme qu’il est inouï qu’un fermier ait survécu à la deuxième année de son bail. ». Aubin-Louis Millin, naturaliste français, dépeint le territoire en 1807 : « … il est si malsain que selon une expression populaire les poules y ont la fièvre… Il n’y a qu’un petit nombre d’habitations, on y cultive les orangers pour les fleurs dont la récolte est très abondante et que l’on vend aux parfumeurs de Grasse et de Nice. » !
Extrait d’une délibération du Conseil Municipal 1D25-1798 Archives Municipales de Mandelieu.
Transcription « …(Du deux ventôse an VI de la République française, une et indivisible, nous agent et adjoint) de la commune de Mandelieu, en conformité de la loi du 23 nivôse an VI relative aux arbres de la liberté et de l’arrêté de l’administration centrale du département du Var du 15 pluviôse même année, avons fait renouveler l’arbre de la liberté par un arbre vivace dit ormeau, et conformément aux dispositions de la même loi, avons fait inhibitions et défenses à tout individu de le mutiler ou abattre, sous peine d’être puni de quatre années de détention. À Mandelieu, le jour, mois et an que dessus. Caire, agent municipal. »
Plantation de l’arbre liberté
Cependant, l’insalubrité du territoire n’empêchera pas les Mandolociens et les Napoulois de fêter dignement la nouvelle « République » et de planter l’arbre de la liberté. La « souveraineté du peuple » est célébrée au son des fifres et des tambours. On procède à l’établissement du cadastre… Le relevé des parcelles est fait par un « Ingénieur Vérificateur du Cadastre » et se base sur les titres de « propriété ou de jouissance de trente années sans interruption ». En effet, l’opération ne se passe pas sans heurt, plusieurs individus revendiquant parfois le même terrain, certains
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l’ayant acquis très récemment et d’autres l’ayant même, tout simplement, usurpé à la commune. Ainsi trouve-t-on, dans les archives de la ville, un « Rapport Descriptif des carrières communales2, des biens usurpés à la commune et des empiétations faites sur les droits communaux » daté du 12 octobre 1819 ! À La Napoule, comme tous les biens des nobles émigrés et de l’Église, le château est confisqué avec les terres attenantes. Mis en adjudication, le domaine est vendu comme « bien national ». Il est acquis par un certain Joseph Coudemon. La famille de Montgrand s’exile en Italie. Dans les archives personnelles des de Montgrand se trouve un inventaire des meubles et du linge de maison. Il a été dressé en 1781 par le Marquis Joseph Jean-Baptiste de Montgrand, Brigadier d’infanterie, Maréchal des camps et armées du Roi, Chevalier de SaintLouis. Voir un extrait ci-contre.
Celles réservées aux ouvriers et domestiques sont plus modestement meublées d’une paillasse et d’un matelas de laine, de couvertures et de traversins. Jean-Baptiste de Montgrand signale la présence au château de 4 ballots étiquetés et d’une malle contenant ses vêtements d’hiver et ceux de ses domestiques. Voici ses instructions « poivrées » les concernant : « Nota : Il faut de temps en temps visiter si les vers ne les gagnent pas, et en ce cas les secouer, les battre et les vergeter, et y parsemer chaque fois quelques pincées de poivre en poudre du paquet de poivre que j’y laisse avec. » 197J97 - Fonds privé de Montgrand déposé aux Archives Départementales Bouches du Rhône
Cadastre napoléonien section A, 1ère feuille - 1809 Archives Municipales de Mandelieu
Extrait de l’inventaire de J.B. de Montgrand 197J97 - 1781 Archives Départementales Bouches du Rhône
On y découvre avec intérêt la description du riche et précieux mobilier des appartements de son père, dit « Rouge » et de sa mère, dit « Bleu ». Les autres chambres du château portent les noms évocateurs de « Madame Fleurie », « Madame Sophie », « Madame Bibi » ou encore « Madame Flore »… 1 - Lods = taxe sur les ventes immobilières 2 - Les mots « carrières » ou « carraires » désignent les routes en Provence.
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ACTE XIII
XIX e siècle
UNE GOUVERNANCE MOUVEMENTÉE Entête 1D1 - 8 nivôse, an 9 de la République (1800) Archives Municipales de Mandelieu
MANDELIEU ET LA NAPOULE VIVENT AU RYTHME DES CHANGEMENTS DE RÉGIME
D
urant ces quelques dizaines d’années, les français vivent une véritable alternance de pouvoirs, passant successivement du Directoire au Consulat et à l’Empire, puis de la Restauration de la Royauté à la Deuxième République, et enfin, du Second Empire à l’installation définitive de la République… Mandelieu et La Napoule vont ainsi progressivement se transformer. Nos archives conservent la trace de ce siècle mouvementé sur de multiples documents, telles les nominations du maire et des adjoints, dont l’entête change et témoigne du régime du moment. Entête 1D1 - 20 janvier 1808 Archives Municipales de Mandelieu
Entête 1D1 - 24 mai 1807 Archives Municipales de Mandelieu
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Entête 1D25 - 20 juin 1851 extrait du registre des délibérations du Conseil Municipal Archives Municipales de Mandelieu
Archives privées M. Merle 18 juin 1855
Entête 1D1 - 28 septembre 1840 Archives Municipales de Mandelieu
La société va connaître de profondes mutations au cours de cette période qui constitue, tant sur le plan économique que politique, une phase de transition entre ce qu’on appelle « l’Ancien Régime » et une nouvelle ère, industrielle et commerciale. Notre commune vivra tranquillement, mais sûrement, cette métamorphose…
Archives privées M. Merle 11 janvier 1861
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ACTE XIII
XIX e siècle
Une gouvernance mouvementée
UNE VERRERIE DANS UN CHÂTEAU… ET DES « FAINÉANTS » EN FÊTE !
Château de La Napoule en ruines
À son retour d’exil, après le rétablissement de la royauté, JeanBaptiste de Montgrand s’engage dans la vie politique. Il devient conseiller municipal, puis est élu maire de Marseille de 1813 à 1830. Louis XVIII le nomme préfet des Bouches-duRhône en 1815, « Chevalier de l’Ordre Royal Constantinien des Deux Siciles » et « Officier de la Légion d’Honneur ».
Les marseillais doivent à ses 17 ans de magistrature l’édification de l’Arc de triomphe de la porte d’Aix, la création du Musée d’Histoire naturelle, la construction de l’Hôpital Caroline ainsi que plusieurs écoles et fontaines. Le château de La Napoule lui est restitué, dévasté. Il s’emploie à racheter les terres de l’ancienne seigneurie, vendues pendant l’époque révolutionnaire.
J.B. de Montgrand
Intallation gobeletterie - 1B1 - 1837 Archives Municipales de Mandelieu
Transcription Préfecture du Département du Var
Louis Philippe, Roi des Français À tous, présents et à venir, Salut, Sur le rapport de Notre Ministre Secrétaire d’État des travaux publics, de l’agriculture et du commerce, Vu la demande du Sieur Louis Barthélemy, tendant à obtenir l’autorisation d’établir deux fours de verrerie pour la fabrication de la Gobeletterie et des bouteilles de capacités diverses dans la propriété du Sieur Montgrand, au quartier de Napoule, commune de Mandelieu (Var) ; Les certificats d’apposition d’affiches dans les diverses communes intéressées ; Le procès-verbal d’enquête de commodo et incommodo duquel il résulte que ladite demande n’a fait naître aucune opposition ni réclamation ; L’avis du conservateur des forêts ; L’avis du préfet ; Vu le décret du 19 octobre 1810 et l’ordonnance réglementaire du 14 janvier 1819 ; Notre Conseil d’État entendu ; Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit : art. 1er Le Sieur Louis Bathélemy est autorisé…
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Chapelle Notre-Dame de l’Assomption - La Napoule
Durant toute cette période, le territoire de La Napoule avait été rattaché à la ville de Fréjus. Une loi du 6 juillet 1836 rend officielle sa réunification à Mandelieu. En 1860, les deux villages seront dissociés du Var et rejoindront le département des Alpes-Maritimes, tout fraîchement créé avec l’ancien Comté de Nice. Les de Montgrand, accaparés par leur vie marseillaise, délaissent leur domaine napoulois. Le château est en ruine et un certain Louis Barthélémy, maître verrier, obtient l’autorisation d’y installer sa fabrique en 1837. Plus tard, la famille s’établira à Cannes-La Bocca, dans le quartier qui porte encore le nom de la « Verrerie ». C’est à cette époque que naît la fête de la Saint-Fainéant : une fois l’an, il était nécessaire de nettoyer les fours qui servaient au fonctionnement de l’usine. On les sortait sur la place pour les récurer. Pendant ce temps, les ouvriers de la verrerie étaient de repos. Ils chantaient et dansaient au quartier.
Le château est finalement vendu, en 1876, à la famille Charrier qui le restaure dans un style très « bourgeois », avec petites tourelles et tuiles rouges qui détonnent sur l’ensemble moyenâgeux.
Fête de la Saint-Fainéant - 1960
Château fin XIXe siècle
Pêcheurs
Sur le bord de mer, les pêcheurs ne chômaient pas et tiraient inlassablement leurs filets, criant « les fainéants » devant les farandoles des ouvriers verriers en fête ! Pendant la période révolutionnaire, la chapelle Notre-Dame de l’Assomption, située dans l’enceinte du château de La Napoule, avait été dévastée et servait de bergerie. Elle ne sera rendue au culte qu’après 1831. Lors de travaux de réfection, on a découvert des greniers à fourrage au-dessus de la sacristie et des mangeoires dans le mur « Est » de l’église. Septembre 2009 - Hors Série « Notre Histoire » - MLN Magazine
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ACTE XIV
1830-1883
DE NOUVELLES PRÉOCCUPATIONS APPARAISSENT… PREMIERS PAS VERS UNE INSTRUCTION GÉNÉRALISÉE UN PROBLÈME DE CIMETIÈRE…
E
n 1830 se pose, pour la première fois, la question de l’instruction primaire dans la commune. En effet, le gouvernement a décidé d’étendre l’enseignement public jusque dans les plus petits villages ruraux. À cette date, seuls quelques enfants privilégiés fréquentaient les écoles de Grasse ou de Cannes. Il faudra pourtant patienter plusieurs années avant que ne s’ouvre une école à Mandelieu. De toute évidence, la question ne semble pas prioritaire au Conseil Municipal qui, réuni à ce sujet en 1831, et « considérant que, la population de la commune étant de moins de 200 âmes, n’est pas en mesure d’entretenir un instituteur primaire et que, d’autre part, le peu d’enfants de la commune étant occupé quotidiennement à des travaux agricoles, décide qu’il n’y a pas lieu de créer une école publique » !
Pendant trente ans, les sept instituteurs successifs vont rencontrer bien des difficultés, liées tant au manque d’assiduité des élèves qu’aux problèmes récurrents de budget communal et de local scolaire. Ainsi, l’école déménagera souvent… Elle est finalement installée aux Termes, dans un bâtiment délabré, loué 180 francs l’année au fermier de M. de Montgrand. L’intérêt pour l’instruction se généralise et le 9 février 1862, le maire exposait à son Conseil que « l’école primaire ayant besoin d’être répandue afin d’éclairer le peuple, il était Manuel scolaire, fond privé Giordanengo
Le Préfet mettra pourtant la commune en demeure six ans plus tard. Après bien des péripéties pour trouver un local et les fonds nécessaires à l’ouverture d’une classe, M. Depierre prend enfin ses fonctions d’instituteur au début de l’été 1841. C’est l’époque des moissons et il n’y aura que trois enfants pour suivre ses premières leçons ! Les cours ne sont pas gratuits. Il en coûte aux parents la modique somme de 1 franc pour apprendre l’alphabet ; 1,50 francs pour les leçons d’écriture et de lecture, et 2 francs pour celles d’arithmétique ! Cette école, d’abord située à Capitou, n’est destinée qu’aux seuls garçons. Ils s’y rendent depuis les différents hameaux de Mandelieu, La Napoule et Théoule.
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nécessaire d’avoir un local convenable pour recevoir une école mixte ». Les filles vont enfin pouvoir accéder au savoir ! L’école des Termes devient une école publique mixte. Mais la mixité scolaire ne convient guère à la mentalité puritaine de l’époque. Quelques « personnes charitables » s’en émeuvent, à tel point que la commune décide, le 2 mai 1868, la mise à disposition d’une maison pour l’école « congréganiste des filles ». Il s’agit d’une pièce, adossée au mur de l’église de Capitou, et d’un petit jardin attenant. Cette division de l’enseignement, nécessitant la rémunération d’une maîtresse « pour les travaux d’aiguille » et celle d’un instituteur, est onéreuse. Elle n’incitera pas la commune à s’endetter davantage pour l’instruction publique. Il faudra donc attendre l’année 1874 pour que soit votée la construction d’une nouvelle école pour les garçons. Elle sera édifiée aux Termes en 1877. Le budget communal prévoit même l’achat d’un poêle (quel luxe !) et l’installation d’une bibliothèque. Le maire propose bientôt d’y créer un pensionnat ainsi que des cours pour adultes, et la première distribution des prix est organisée en 1880.
Réclamé depuis un siècle, un presbytère est finalement élevé à Capitou en 1865. Il est toutefois partagé en deux, un côté étant réservé à Monsieur le curé, l’autre à Monsieur le maire ! Ils vivront ainsi en bonne entente jusqu’à la construction d’une mairie aux Termes en 1929.
Grand-mère de Maurice Muller
Capitou - École des filles
Cependant, depuis quelque temps, Mandelieu n’a étrangement plus de cimetière. Les morts du village sont enterrés au cimetière de Pégomas, tandis que les « étrangers » sont inhumés dans les champs. Le Conseil Municipal s’inquiète de cette situation dans sa délibération du 10 mai 1840 : «...la commune de Mandelieu est encore privée de cimetière ; les cadavres portés précédemment à celui de Pégomas… mais lorsque les étrangers sont morts dans son territoire, on les a souvent enterrés en plein champ, ce qui représente un danger qu’il convient d’éviter ; par quoi, le Conseil Municipal a délibéré d’affecter la somme de 150 francs à la construction d’un cimetière, clos de murs de deux mètres de hauteur, qui sera d’une contenance de 64 mètres carrés et placé sur le terrain communal, au Nord-Ouest du village, à une distance d’environ 200 mètres, le terrain étant trop rocailleux au-delà de cette distance pour pouvoir servir à cette destination… ». Ainsi est créé le cimetière de La Napoule qui devient très vite trop exigu. Il sera progressivement agrandi… jusqu’à ce que son transfert et la construction d’un nouveau cimetière à Capitou soient décidés en 1883. Quant au cimetière Saint-Jean, il ne verra le jour qu’un siècle plus tard, en 1985.
Capitou église et presbytère
Une autre question délicate se pose à la commune durant ces années, celle de l’inhumation de ses morts. En effet, les fouilles archéologiques ont bien révélé l’existence de plusieurs nécropoles sur le territoire dont l’une à Saint-Cassien et une autre à Minelle. Leur utilisation est d’ailleurs attestée depuis les temps préhistoriques jusqu’au Moyen-Âge (vases cinéraires, sépultures à coffrage…). Septembre 2009 - Hors Série « Notre Histoire » - MLN Magazine
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ACTE XV
1880-1914
UNE BIEN « BELLE ÉPOQUE » MANDELIEU, LA VILLE DE L’ÉLÉGANCE
À
la fin du XIXe siècle, la Côte d’Azur, reliée à Paris par le chemin de fer depuis 1864, devient le salon de l’aristocratie internationale.
La ligne du PLM (Paris-Lyon-Méditerranée) longe la baie de La Napoule et le conseil municipal de Mandelieu réclame aussitôt une gare… Une halte ferroviaire ne sera cependant accordée et créée à La Napoule qu’en 1889. Notre ville devient « la cité des sports élégants ». C’est sous l’égide du Grand Duc
Affiche « belle époque » PLM
Michel de Russie, l’oncle du tsar Nicolas II, que seront créés à Mandelieu le premier golf de la Côte d’Azur, puis le polo et le champ de courses. De riches hivernants y construisent de belles demeures où sont organisées de fastueuses réceptions…
Château neuf (Termes)
Gare et voie ferrée
Gd Duc Michel de Russie et la comtesse Torby
Pavillon des sports (restaurant de l’aviation) en face de l’hippodrome
Waldorf Hôtel (actuelle mairie)
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Maison du Grand Duc Michel de Russie Tour du château et villa Rochebelle (La Napoule)
Toute la « Gentry » européenne se retrouve sur le parcours du Golf Club de Cannes-Mandelieu et dans les tribunes du Champ de courses… En 1892, le prestigieux chef-cuisinier César
Ritz, fondateur de la fameuse chaîne d’hôtels, concocte un menu « pantagruélique » au banquet offert au Golf Club en l’honneur du Prince de Galles, le futur Edouard VII. Élégantes devant le champ de courses
Golf, Polo, Hippodrome…
e
Au début du XX siècle, le « Waldorf Hôtel « (actuelle mairie) devient « l’École de l’Estérel », collège privé, dans le style des universités britanniques, « fondé par des pères de famille, en vue de donner aux enfants la meilleure, la plus complète, la plus rationnelle éducation française ». Les parents des pensionnaires sont issus du monde des diplomates et des hauts fonctionnaires. Le règlement intérieur, daté de 1903, nous en rappelle les principes essentiels : «…au lieu d’une geôle urbaine, une maison familiale à la campagne ; au lieu du système dis-
ciplinaire militaire, le développement de l’initiative individuelle contenue, bien entendu, dans les limites au-delà desquelles elle dégénère en désordre ; au lieu de la compression qui, en les abaissant, dénature les caractères, la persuasion qui, en les relevant, les ennoblit ; au lieu des anciennes méthodes traditionnelles, des procédés nouveaux qui, permettant une meilleure répartition du travail, assurent un plus juste équilibre entre les diverses études, et donnent, sans en perdre, un peu plus de temps à l’hygiène corporelle qui est en définitive celle de la santé.
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La grande duchesse Cyrille au Golf-Club
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ACTE XV
1880-1914
Une bien « belle époque » Tel est, en quelques mots l’esprit de l’institution… C’est surtout dans un collège comme celui de l’Estérel qui emprunte au voisinage de la mer et à sa ceinture forestière, une atmosphère d’une pureté exceptionnelle, que les conditions scientifiques indispensables aux exercices méthodiques se trouvent réalisées dans leur plus haute portée physiologique… » Collège de l’Estérel actuel Hôtel de ville
Règlement du collège de l’Estérel - 1903-1R1 Archives Municipales de Mandelieu
Envisagé depuis le début du siècle, un « port » est enfin construit à La Napoule. Le 1er mai 1909, le Grand-duc Michel de Russie pose la première pierre de ce qui n’est, en fait, qu’une « jetée-embarcadère » pour les pêcheurs et les hivernants, à la plage de La Raguette. La construction du port de plaisance actuel débutera seulement en 1967. Dans l’intérêt du développement touristique de la commune, le conseil municipal demande et obtient la création d’un bureau téléphonique aux Termes. Passionné d’aéronautique, le Grand Duc organise en avril 1910, au Port-Aviation de La Napoule, la « Grande semaine de l’aviation » où le célèbre Popoff réussit l’aller-retour aux îles de Lérins ! Quelques têtes couronnées assistent à ce grand événement.
Aérodrome de Mandelieu
Délibération du Conseil Municipal - 1906 - 1D28 - Archives Municipales de Mandelieu Délibération du Conseil Municipal - 1902 - 1D28 - Archives Municipales de Mandelieu
Dès 1903, la ville réclame le prolongement jusqu’à La Napoule de la ligne de tramway reliant Cannes à La Bocca. Le conseil municipal de Mandelieu argumente le projet en indiquant : «…les mouvements de voyageurs qu’attireraient certainement : 1. le tir aux pigeons très fréquenté dans la saison d’hiver. 2. le Gracieux Ermitage de St Cassien… Le jeu de Foot-Ball qui vient d’y être créé et enfin les nombreuses fêtes champêtres qui s’y donnent pendant l’été. 3. La nouvelle école de l’Estérel dont la réputation va en s’étendant… 4. Le Golf-Club, où chaque jour pendant la saison des étrangers, les membres… emprunteraient certainement le tramway. Si on y ajoute à ces divers éléments le mouvement local de La Napoule et de Théoule, deux hameaux fréquentés en hiver par les étrangers
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Terminus du tramway avenue de Fréjus
Tramway avenue de Cannes
et l’été par les Cannois et encore le développement que ne manquera pas de produire la mise prochaine en service de la nouvelle route, la Corniche de l’Estérel, on est forcément amené à conclure que l’opération du prolongement du tramway est une bonne affaire… ». Délibération du Conseil Municipal – 1D28 – 1903 – Archives Municipales de Mandelieu
En 1910, le nouveau tronçon de la ligne est inauguré. Mandelieu est dès lors reliée à Cannes, le tramway s’arrêtant à l’hippodrome. La célèbre « Corniche d’Or » va bientôt relier Théoule à Saint-Raphaël, par le bord de mer. La route emprunte l’ancien chemin des douaniers, appelé « La Pentière »… En remerciement, le Conseil Municipal décide, par une délibération du 2 juin 1901, de dénommer cette « belle et superbe » route « Boulevard du Touring Club de France » qui en est l’initiateur et dont les larges subventions ont permis sa construction.
Corniche d’or La Napoule, Hôtel des Bains
Délibération du Conseil Municipal du 2 juin 1901 1D28 - Archives Municipales de Mandelieu
Durant cette « Belle époque », plusieurs artistes vont venir chercher l’inspiration à Mandelieu… Guy de Maupassant aimait particulièrement se ressourcer l’hiver dans notre région. On pouvait souvent le voir escalader le mont SanPeyre pour y admirer le paysage. Au cours de ses promenades, il fit la rencontre d’un ermite qui vivait dans la petite chapelle en ruine au sommet de la colline. Leur amitié durera plusieurs années et inspirera l’écrivain. En 1886, il publiera une nouvelle intitulée « l’Ermite »…
Guy de Maupassant
Sur l’invitation de son ami Frank Harris, Oscar Wilde viendra passer l’hiver 1898 à l’hôtel des Bains de La Napoule (actuelle Résidence Estérel). Déprimé par 2 ans d’emprisonnement, l’écrivain est en panne d’inspiration poétique. Il est conquis par la symphonie des couleurs et des parfums de notre cité méditerranéenne où il aime se promener. Aucune œuvre de cette époque napouloise ne sera cependant publiée. Il meurt à Paris en 1900. Oscar Wilde
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ACTE XVI
1860-1970
UNE « CITÉ D’OR » Usine Nicolas
QUAND NOS COLLINES SE COUVRENT DE MIMOSA…
L
e Hameau des Termes, commerçant et industrieux, va progressivement prendre le pas sur les autres quartiers, devenant ainsi le cœur actif de la ville. Il s’y installe notamment deux tuileries et une manufacture de bouchons occupant jusqu’à 300 ouvriers.
Centre-ville - Les Termes
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Capitou, Place centrale
La culture et le commerce du mimosa vont faire la gloire de la cité. Cet arbre, apparenté à l’acacia, est originaire d’Australie et de Nouvelle-Zélande. Importé par les hivernants anglais, il s’acclimate merveilleusement sur nos collines capitoulanes. Clément Nabonnand, fils du célèbre horticulteur botaniste de Golfe-Juan, Gilbert Nabonnand, s’installe à Mandelieu où il organise la culture intensive de cette fleur et crée de nouvelles variétés. Bien vite, d’autres mimosistes prennent la relève. Usine Nicolas
Étiquette savon mimosa
Greffage du mimosa
Parmi les mimosistes qui ont marqué l’histoire de notre ville, on évoquera la famille de Maurice Muller, sympathique et emblématique figure du quartier de Capitou auquel il voue une véritable passion… Organisateur de réceptions, élu municipal et mimosiste depuis plusieurs générations, il est le digne petit-fils de Marius Martin qui contribua à l’essor de notre cité dès 1888 en tant qu’adjoint aux maires Ludovic Guize et Laurent Gandolphe.
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ACTE XVI
1860-1970
Une « cité d’or » Vannier de Capitou
Forcerie de mimosa
À cette époque, les bouquets de mimosa étaient conditionnés dans des paniers tressés que fabriquaient les vanniers de Capitou. Ils étaient ensuite expédiés aux quatre coins de l’Europe. La création d’une halte ferroviaire à La Napoule, en 1889, avait en effet facilité la commercialisation de cette fleur d’or qui, rentrant également dans la composition des parfums de Grasse, devint légitimement le symbole de la commune. Baptisée « Capitale du Mimosa », notre ville célèbre sa floraison chaque année en février, au cours d’une fête joyeuse où défilent en fanfare les chars décorés de mille pompons jaunes. Affiche mimosa Fête du mimosa - 1967
Char des mineurs 1966
Guy Lux et Hervé Villard 1970
Péage autoroute 1966
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Le Président Armand FALLIERES et son ministre de l’Intérieur Georges CLÉMENCEAU
UNE VISITE PRÉSIDENTIELLE À CAPITOU ! En 1897, une société composée de Lorrains et d’Alsaciens acquiert une grande partie de la « carraire » communale pour y construire un boulevard. Ils offrent aux capitoulans la statue de leur Sainte Patronne, Jeanne d’Arc, à la condition toutefois qu’elle demeure à cet endroit qui domine le village… En remerciement, la municipalité baptisera la place et la rue du nom de Jeanne d’Arc ! Le 28 avril 1909, Capitou est en effervescence ! Le presbytère-mairie reçoit la visite du Président de la République Française, Armand Fallières, accompagné de son ministre de l’Intérieur, Georges Clémenceau. De ce passage, le registre des délibérations du Conseil municipal garde la trace des signatures au bas d’une page. Place Jeanne d’Arc
Délibération du Conseil Municipal 1909 - 1D28 Archives Municipales de Mandelieu
Église et presbytère mairie de Capitou
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ACTE XVII
1914-1918
LA GRANDE GUERRE LE PREMIER CONFLIT MONDIAL SIGNE LA FIN D’UNE ÉPOQUE FASTUEUSE
L
a première guerre mondiale va mettre un brusque frein aux fastes de cette glorieuse époque.
C’est avec émotion que, le 2 août 1914, le maire de Mandelieu, Laurent Gandolphe, appelle les hommes de la commune à se mobiliser, les encourageant à faire leur « devoir de bon patriote ». Mais notre armée va vite s’enliser. Les troupes méridionales du XVe Corps sont injustement accusées d’avoir fui devant l’ennemi en Lorraine les 19 et 20 août 1914, entraînant la retraite générale. Les plus braves se mettent à douter et la suspicion s’installe. Le Ministère de la guerre traque les insoumis et les déserteurs. Il charge la Gendarmerie de retrouver, au moyen d’ordres de route adressés aux maires, la trace des hommes manquant à l’appel ! Sus au découragement ambiant… ! Le Préfet met en garde les « propagateurs de fausses nouvelles pessimistes qui tendent, par des propos mensongers relatifs à l’état de la guerre, à semer le découragement ». Il demande à ce que ces détracteurs soient « déférés aux Parquets » et invite
Soldats devant Hôpital Libéria - Actuelle mairie
les élus locaux à « maintenir partout une atmosphère de confiance », en jouant de leur influence morale et patriotique sur la population. Il cite pour cela les paroles mêmes du Gouvernement : « …Il faut qu’à l’heure où nos soldats donnent sur le front l’exemple admirable du courage, de la confiance et de la patience que met en eux la certitude de la victoire, il faut que tous les concitoyens comprennent que c’est une trahison véritable que de contribuer à énerver et à inquiéter le pays. » Archives de Mandelieu - 4H1 - 17 juillet 1915.
Réquisitionné durant ces sombres années, le collège de l’Estérel se transforme en « Hôpital complémentaire n° 68 » ou Hôpital Libéria. N’y sont reçus que de grands malades atteints de tuberculose.
Ordre de route - 1915 Archives Municipales de Mandelieu
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Hippodrome et box
L’hippodrome devient le terrain d’atterrissage et d’entraînement des avions de combat. Derrière celui-ci, la ferme Jacquin, qui abrite aujourd’hui les Archives Municipales, sert d’atelier de réparation aux avions. Georges Clémenceau l’avait baptisé « Champs Elysées ». L’inscription était encore visible avant la restauration du bâtiment en 2002. Paul Tarascon est l’un des valeureux pilotes héros de la Grande guerre. Bien qu’amputé accidentellement d’une jambe en 1911, il s’illustre dans les combats aériens, remportant quelques 17 victoires sur l’ennemi dont 12 seront homologuées. Lors du second conflit mondial, sa maison « les Ailes », construite en 1931 sur les hauteurs de Mandelieu, servira de refuge clandestin aux agents de renseignements anglais, recherchés par la Gestapo entre 1942 et 1943.
Paul Tarascon
Lettre du Parc d’Artillerie de Place de Nice - Extrait Archives Municipales de Mandelieu - 4H1 - 1917
En décembre 1917, les services de l’Artillerie de la marine de Nice envisagent d’installer, au Cap Roux, un poste de défense contre les sous-marins ennemis. Ils désirent y créer une « école de tir à obus ». Toutefois, consciente du danger, l’armée réclame l’approbation des maires concernés et leur demande de mettre en garde la population. Ainsi trouve-t-on dans les archives un courrier du Général Noguès, commandant les Camps de Fréjus-St Raphaël, adressé à M. le maire de Mandelieu le 18 avril 1918 : « Par suite de l’utilisation d’engins chargés sur le territoire de votre commune, il peut se faire que des grenades ou des obus non éclatés aient échappés à la surveillance du service chargé des recherches et de la destruction. J’ai l’honneur de vous prier de bien vouloir prévenir vos administrés, qu’il y a danger de mort de toucher et de ramasser les engins précités. Toute personne qui trouvera un objet d’une forme inconnue, devra avoir marqué l’emplacement par une branche d’arbre fichée en terre, prévenir directement M. l’Officier de Tir de la Garnison qui fera le nécessaire dans le plus bref délai. »
Monument aux morts de Mandelieu - Le maire L. Gandolphe et le Conseil Municipal
Archives de Mandelieu - 4H1 - 1918 Tirailleurs sénégalais à La Napoule
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ACTE XVIII
1919-1939
NOS « ANNÉES FOLLES » Château Agecroft
L’ARRIVÉE DES CLEWS RÉVEILLE LA NAPOULE
E
n 1913 un riche écossais, Harry Leland de Lengley, s’installe à Théoule et restaure l’édifice construit sur l’ancienne savonnerie.
Après la guerre, il décide la construction d’un château sur un terrain situé entre Maure Vieil et le vallon de la Rague, non loin du Rocher des Pendus. La nouvelle bâtisse est édifiée en pierre rouge de l’Estérel. Deux tours carrées encadrent des murs crénelés. Leland de Lengley la baptise du nom d’Agecroft, en souvenir de la regrettée propriété minière familiale perdue en Ecosse… Autour du château, les célèbres horticulteurs Nabonnand créent un superbe parc. Le domaine sera plus tard racheté par les Houillères Nationales du Nord et du Pasde-Calais. Ce centre de repos, réservé au personnel, sera communément appelé « le château des mineurs ». En 1919 Henry Clews, peintre et sculpteur américain, héritier d’une famille de banquiers de Wall Street, fait l’acquisition des ruines du château féodal de La Napoule. Épaulé par son épouse Mary, il orchestre l’entière reconstruction de l’ancienne demeure seigneuriale des « Villeneuve » et y crée un magnifique jardin. Les Clews avec les domestiques en tenue traditionnelle
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Château de Théoule
Les Clews appréciaient particulièrement les fêtes costumées. Ils aimaient recevoir au château des artistes ainsi que les grandes fortunes et les têtes couronnées du moment… Après la mort d’Henry (1937), Mary Clews crée une fondation d’art afin de protéger et mettre en valeur les œuvres de son mari. Les deux époux reposent désormais dans le château qui abrite un Centre Culturel important. Des échanges se développent entre l’Amérique, l’Europe et la France… De jeunes artistes, en quête d’inspiration, viennent chaque année y séjourner et l’on organise régulièrement, entre ses murs, des spectacles et des expositions. L’ensemble du domaine est inscrit à l’Inventaire des Monuments Historiques depuis 1947. Mary et Henry Clews
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Sculptures de l’artiste Clews Henry Clews dans son atelier,sculptant le buste du Comte Gaulthier-Vignal en 1933
Château et jardins
Spectacles
Sur la route de Pégomas, au milieu des vignes, le château de La Tour se dresse à Mandelieu sur les ruines de l’ancienne seigneurie des chanoines de Grasse. Il appartenait à la famille Court de FontMichel qui joua, dès le XVIIIe siècle, un rôle majeur dans la vie économique et politique de notre cité et contribua à l’assainissement de la plaine marécageuse des deux Roubines. On sait qu’en 1929, il est habité par la Comtesse Manetti-Magnani.
Le quartier de Théoule réclamait depuis longtemps son autonomie. Le 12 mars 1929, il obtient son indépendance et devient commune à part entière, avec les hameaux de la Galère et la Figarette… Et, le 19 mai 1929, M. Charles Dahon est élu premier maire de Théoule-sur-Mer ! Septembre 2009 - Hors Série « Notre Histoire » - MLN Magazine
Château de la Tour en 1929
Théoule la pointe de l’Aiguille
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ACTE XVIII
1919-1939
Nos « années folles »
École - Mairie (actuel Hôtel de police)
La même année 1929 s’achève la construction d’un nouvel édifice au quartier des Termes. Il doit abriter la mairie et les archives, ainsi que l’école des filles et des garçons… On aménage également la nouvelle place publique et son chemin d’accès. De station touristique hivernale, très appréciée au siècle précédent, La Napoule devient progressivement un centre d’attraction toute l’année. Nos plages ensoleillées voient affluer les nouveaux adeptes du bronzage, du farniente et des baignades estivales… Mais, dans notre ville, on ne badine pas avec la décence et l’hygiène publique ! Lisez plutôt l’extrait de cet arrêté, concernant la tenue aux bains, que signe le maire Laurent Gandolphe en 1923. Plage de La Napoule - Les cabines
Registre des arrêtés du maire - 2D29 Archives Municipales de Mandelieu
Baigneuse sur la plage de la Raguette
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Pierre-Louis d’Orléans-Bragance
C’est à Mandelieu, où s’était installée la famille impériale brésilienne en exil, que vont naître Louis Gaston d’OrléansBragance en 1938 et Bertrand en 1941… Les deux frères, de retour au pays en 1945, mèneront campagne en vain pour la restauration monarchique au Brésil. L’un des héritiers de la couronne, Pierre-Louis d’Orléans-Bragance, est disparu le 1er juin 2009 à bord du vol 447 Air France qui sombra au-dessus de l’océan atlantique… Septembre 2009 - Hors Série « Notre Histoire » - MLN Magazine
ACTE XIX
1940-1945
LE DEUXIÈME CONFLIT MONDIAL ADIEU L’INSOUCIANCE
L
e 1er septembre 1939, Hitler envahit la Pologne. La guerre éclate. La mobilisation générale des armées est ordonnée. Comme toutes les villes de France, notre cité payera un lourd tribut lors de cette guerre…
La préfecture organise la distribution de masques à gaz à la population civile dès 1940. La désinvolture n’est plus de mise et le Golf Hôtel, « palace des années folles », ferme ses portes. Réquisitionné pour la seconde fois, le bâtiment (actuelle mairie) abrite les troupes italiennes, puis l’armée allemande.
Affiche mobilisation
rafales de leurs mitraillettes. Parmi ces vaillants combattants se trouvent 67 militaires français du Groupe naval d’assaut corse. Onze d’entre eux y laisseront leur vie et 27 seront faits prisonniers, avant d’être délivrés par le groupe de résistants guidés par l’héroïque Francis Tonner. Ce dernier tombera à Cannes le 23 août 1944, avec son camarade Henri Bergia, lors de la libération de la ville. Le même jour, Mandelieu et La Napoule sont également libérés et les habitants assistent avec enthousiasme au passage des troupes victorieuses. C’est dans l’euphorie générale du moment que Janvier Passero, capitoulan d’origine grenobloise, sera mortellement blessé par l’éclat d’un obus. Il était âgé de 23 ans…
Dès octobre 1943, le château de La Napoule devient une base militaire sous le pseudonyme « Wn Edelweiss ». La plage de La Raguette est un point d’appui pour les soldats italiens. Il est appelé « Luppo » (loup). Quatre blocs ou « bunkers » y sont construits pour défendre la plage et surveiller la voie ferrée.
Propagande pétainiste
Célébration de la libération devant la mairie (actuel Hôtel de police)
Les habitants de La Napoule sont évacués par ordre de la Kommandantur. Un réseau de résistance s’organise à Cannes. Mandolociens et Napoulois le rejoignent… Raoul Attali, industriel cannois, est nommé Chef départemental de l’Armée secrète des M.U.R.1 en juin 1943. Arrêté par la Gestapo le 15 novembre de la même année, il est déporté à Auschwitz. Il décédera à Katowice (Pologne) en avril 1945. L’« opération Dragoon » libère la Provence de l’occupation nazie. Le 15 août 1944, les forces alliées débarquent à Théoule sur la plage de l’Esquillon, dans un champ miné par les allemands et sous les Ordre d’évacuation 1943 - 4H2 Archives Municipales de Mandelieu
Bunkers sur la voie ferrée et la plage 1 - M.U.R. : Mouvements Unis de la Résistance. Organisation fondée en janvier 1943, elle regroupait les 3 réseaux de résistance créés en zone Sud qu’étaient « Combat », « Franc-Tireur » et « Libération ».
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ACTE XX
1945-1970
LA PROMESSE D’UN BEL AVENIR LA VIE RENAÎT À MANDELIEU ET LA NAPOULE
A
près ces rudes épreuves, le quartier des Termes poursuit son expansion commerciale et demeure le cœur dynamique et administratif de la cité.
La Napoule cultive son attractivité touristique et devient la destination privilégiée de nombreux amateurs d’arts ou de sports nautiques, de farniente ou de balades romantiques…
Capitou préserve son caractère rural et villageois, fêtant chaque année la Saint-Pons aux sons des fifres provençaux…
Ancienne ferme Jacquin (actuel service Documentation et Archives)
Avenue de Cannes
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LES TERMES ANNÉES 60
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Capitou années 50/60
Église de Capitou
CAPITOU ANNÉES 50/60
Capitou - Charrette de M. Belon
Partie de pétanque à Capitou
ule
Port de La Napo
LA NAPOULE ANNÉES 50/60
Port du Riou
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ACTE XX
1945-1970
La promesse d’un bel avenir…
La Mère Terrat avec Edward G. Robinson et Kirk Douglas - 1953
Jeanne Moreau (restaurant La Mère Terrat) - 1958
Dans les années 1950, le restaurant de « La Mère Terrat » est un haut lieu de la gastronomie française. Les vedettes du cinéma aimaient s’y retrouver pendant le festival de Cannes. Cannes Marina
Du côté de Minelle, le ballet des élégantes a disparu et les cris des turfistes se sont tus. Le champ de courses hippiques a fait place aux « Cannes-Marinas » et le quartier, devenu résidentiel, savoure une tranquille joie de vivre.
MINELLE
Puits de Maure Vieil
Au pied de l’Estérel, le petit hameau de « Maure Vieil », avec sa placette et son puits ombragé, était toujours habité après la guerre. Quelques vestiges, pierres, débris de tuiles et citerne, témoignent de l’existence d’un oppidum celto-ligure aux temps lointains. En 1958 commence le chantier de l’autoroute A8 qui va bientôt rendre notre cité plus accessible, l’ouvrant définitivement sur le monde et l’avenir.
Minelle et Argentière
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La même année 1958, débute à Maure Vieil l’exploitation d’une mine de spath-fluor. Ce minerai entre dans la fabrication de l’acier et de l’aluminium. La mine produit environ 10 000 tonnes annuelles. Après plusieurs accidents, la commune réclame sa mise aux normes. Devant la menace de fermeture, les employés décident d’entamer une grève de la faim mais, après de longues négociations, la mine est finalement fermée en 1976. Septembre 2009 - Hors Série « Notre Histoire » - MLN Magazine
Chantier autoroute - 1958
Construite en 1967 à l’initiative de Jean Guyot, beau-père du verrier Bob le Bleïs, la chapelle mauresque « Notre-Dame du Labeur » de Maure Vieil rappelle les temps lointains où ce lieu était un repaire sarrasin. Un amphithéâtre adjacent rassemblait, en ces lieux chargés de mystère, de nombreux artistes et quelques adeptes d’un New-Age en quête d’une nouvelle spiritualité et prônant le retour aux sources de l’esprit et de la nature.
Article du 30 juin 1976 - Nice-Matin Chapelle des mimosas
Quant à la Chapelle « Notre- Dame des Mimosas », construite en 1927 au quartier des Termes, elle évoque la vocation florale de Mandelieu. Endommagée et promise à la destruction, elle a retrouvé toute sa splendeur d’antan grâce aux travaux de restauration que nous devons à la générosité du propriétaire de Barbossi. Chapelle mauresque et auditorium de Maure Vieil
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ACTE XXI
1881-2009
PORTRAITS DE MAIRES Voici le portrait des premiers magistrats qui ont présidé à l’administration de notre cité et veillé à son essor depuis plus d’un siècle
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Monsieur Ludovic GUIZE
Monsieur Laurent GANDOLPHE
Maire de 1881 à 1908
Maire de 1908 à 1939
Monsieur François MOURER
Monsieur Léon ROUS
Maire de 1939 à 1944
Maire de 1944-1947
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Monsieur Antoine COLIN
Monsieur Emile CARBON
Maire de 1947 à 1953
Maire de 1953 à 1965
Colonel Julien ALARY
Madame Louise MOREAU
Maire de 1965 à 1971
Maire de 1971-1995
Monsieur Henri LEROY Maire depuis 1995
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EN CONCLUSION… « Qu’va vou li va qu’va vouli pas mando » Telle est la devise provençale de Mandelieu-La Napoule. On peut l’interpréter de cette façon : « Que celui qui veut y aller y aille ; que celui qui ne veut pas y aller y envoie quelqu’un ! ».
Imprégnée des marques que l’histoire lui a léguées, elle s’est progressivement façonnée pour devenir l’agréable havre de vie qu’elle est à présent.
Nos armoiries sont enregistrées à l’Armorial Général de France, dressé en application de l’édit de novembre 1696. Elles ont été octroyées d’office à notre communauté pour défaut de présentation dans les délais ! En voici la description : « D’or à un sautoir de gueules, couplé de sinople, à un écureuil assis d’argent », ce qui signifie « Une croix rouge (sautoir de gueules) sur fond jaune (d’or), avec un écureuil gris (d’argent) sur fond vert (sinople) ».
Sachant entretenir sa diversité, elle allie le tourisme d’affaires aux joies de la plaisance, le développement du commerce au maintien de l’esprit convivial et de la tradition…
L’écureuil est donc devenu, malgré lui, le symbole obligé de notre cité. Mais c’est volontiers que nous avons adopté ce petit animal sympathique. Assurément, il nous représente bien : libre, actif et indomptable ! Un peu de patience permettra au promeneur attentif de l’apercevoir, au détour d’un chemin verdoyant, sautant de branche en branche au cœur de cette belle forêt si farouchement préservée sur notre territoire. Nous venons de parcourir ensemble les nombreux périples vécus par notre ville…
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Aujourd’hui tournée vers l’avenir, notre cité demeure ancrée dans ses racines, dans ce passé qui explique le fier et légitime attachement de chacun à « son clocher », tout comme le sentiment collectif d’appartenance à une même identité. Depuis le 25 novembre 1970 et par un décret du Conseil d’État, notre ville s’appelle officiellement Mandelieu-La Napoule. Cette récente et double dénomination évoque l’unité et la solidarité qu’ont su toujours cultiver les habitants de l’ancien Pays d’Avinionet, et ce, malgré les multiples aléas de son aventure… Nos archives sont les témoins et la sauvegarde de cette mémoire commune.
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REMERCIEMENTS Le texte de ce récit a été inspiré par les écrits d’historiens tels Mme Emmanuelle De Marande, Mrs Jean Aulas, Joseph Antoine Durbec, Ernest Hildesheimer, Raymond Herment, JeanMarie Martin, Pierre Cosson ou Jean-Jacques Depaulis…, ainsi que par les rapports des fouilles archéologiques effectuées sur notre territoire. Mais il fait principalement référence aux documents authentiques conservés dans les Archives Municipales et Départementales ainsi qu’au monastère de Lérins et autres abbayes… Nous tenons à remercier les associations du pays pour leur précieuse collaboration et tout particulièrement « Les vieilles familles mandolociennes » et son président M. Jacques Tardieu, de même que « Le cercle généalogique du pays cannois » et sa présidente Mme Jacqueline Lecomte. Nous remercions également les particuliers qui nous ont confié leurs documents privés et leurs souvenirs personnels ou qui nous ont permis d’exploiter leur collection. On citera, sans être exhaustif, M. Patrick de Beauregard ; M. Jean Burillon ; M. Pierre Carle ; Mme Chantal Charton ; M. Marcel Couchot ; M. Jacqui Giordanengo ; M. François Jacquin ; M. Robert Le Bleïs ; M. Henri Merle ; Mme Paulette Mollo ; M. Hubert de Montgrand ; M. Maurice Muller ; MMs. Mireille et André Prigent ; M. Michel Royon ; M. André Serratore ; Mme Rose-Marie Triger ; M. Jean Zanin… Nous encourageons enfin tous les lecteurs, sensibles à la mise en valeur de notre patrimoine, à confier ou prêter leurs documents écrits et photographiques au service des Archives Municipales. Ceux-ci viendront ainsi enrichir notre fonds et la mémoire collective de notre ville...
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