Histoire de l`ART I – Christina TSCHECH
April 25, 2018 | Author: Anonymous | Category: N/A
Short Description
Download Histoire de l`ART I – Christina TSCHECH...
Description
Section Année
: :
MART 1 2009/2010
Histoire de l’ART I – Christina TSCHECH I. Le maquillage rituel et profane I : marquage, tatouage, peinture corporelle en Amérique, Afrique et Océanie Marquages du corps dans les sociétés tribales
l’invention de techniques de maquillage a été provoquée par d’autres facteurs comme le besoin de protection, la précaution, la consécration à un dieu et l’identification par rapp à une entité sup. :
ces
techniques
de
maquillage
comprennent
des
scarifications,
tatouages,
peintures
tégumentaires, enduits, inclusions sous-cutanées etc.
pf ces techniques deviennent les motivations d’une épreuve : si elle est supportée sans plainte, elle procure de la reconnaissance et du prestige à son destinataire
le plus svt les marques indiquent le désir de se fondre dans un ensemble de personnes
plus rarement elle signalent une volonté de singularisation
but esthétique n’est pas tjs étranger à ces marques orientées principalement vers une ritualisation du corps
certains vêtements mettent en valeur la beauté des graphismes
Les scarifications Les h et f de nombreuses régions d’Afrique aborent avec fierté des scarifications sur le visage et le corps
elles indiquent l’appartenance à un clan ;
elles varient pour donner des précisions sur l’individu co celles qui figurent s une carte d’identité
pvt fournir nombre de renseignements : l’âge au moment du rite de passage, le nombre de frères et de soeurs, s’il a un jumeau, si père exerce fonctions de chef, de juge ou de ritualiste, si des scarif. imp. ont été offertes aux dieux au moment de sa naiss.,...
FEMME NOUBA DE KAU, photo : Léni Riefenstahl, 1975
la surface du dos et du cou a été rendue granuleuse par des scarifications à inclusions
elles ont été effectuées avant cicatrisation de chaque plaie
on insère des fragments minéraux ou métalliques dans le derme
au-delà de son caractère esthétique, cet aspect de la peau manifeste le courage de l’individu triomphant des épreuves initiatiques
JEUNE FEMME HEMBA D’ETHIOPIE , photo de Stefano Pensotti, 1997
les lignes de scarifications qui traversent le torse indiquent son appartenance à un peuple de l’Afrique nilotique et son degré d’initiation
les reliefs dus à la cicatrisation sont typiques de la réaction des peaux africaines ; sur un épiderme occ. la scarification ne gonflerait pas de la même façon
FEMME KALERI, NIGERE
signes de sa féminité la rendent attractive et désirable
premières scarif. après naiss., puis après menstruation, naissance premier enfant, arrêt de l’allaitement
sont perçues co embellissement du corps ; sont érotiques
individus sans scarif. sont souv. considérés co marginaux ou asociaux
BRAS D’UN HO MURSI ;
VALLEE DE L’OMO
documentent succès dans le combat ou à la chasse
augmentent la reconnaissance soc. du porteur
Technique ancienne : petites incisions avec rasoir ou épines ; plaies recouvertes de charbon de bois
Les Mutilations socio-rituelles
mutilations qui imposent au corps svt une transformation profonde
au moment des rites de passage en particulier
travail sur les chairs et les os : modifier de façon radicale la conscience de l’individu et son comportement
effectuer un transfert difficile :
l’abandon de l’aspect premier de certaines parties du corps constitueraient une sorte de prix à payer pour accéder à un état supérieur,
c’est une preuve de l’appartenance à un nouveau statut partagé par la majorité des membres du groupe
Femmes-plateau : Substitutions sexuelles
témoignent d’une volonté de séparation par l’incrustation d’objets de bois ou d’argile, appelés labrets, sur la lèvre inférieure des femmes afr.
pratiquée au Sud de l’Ethiopie et au Soudan, les porteuses de plateau
la lèvre, équivalent du phallus est trouée, donc féminisée
chez les femme Dayak, à Bornéo, lobes d’oreilles démesurément distendus pendent jusqu’à la poitrine, lestés de lourds anneaux de cuivre
FEMME LOBI DU BURKINA FASO, photo Stefano Pensotti, 2000
porte un double labret de coquillage dans la lèvre sup.
il signale de manière ostensible le sexe de l’individu : en Af le sexe se choisit par un acte délibéré
percer lèvre ou oreille = détruire symboliquement la part mâle du corps, équivaut à une excision, donc une conquête du sexe fem.
BOURRUI, LABRET RECTANGULAIRE
GROUPE DE FEMMES SURMA, LABRET CIRCULAIRE
Têtes pointues des nobles
ce sont des crânes allongés des dignitaires de l’Egypte pharaonique, de certains ritualistes indiens de l’Am. centrale, des f nobles Mangbetu d’Afrique
= des signes de distinction liés à la hiérarchie et à l’activité rituelle
l’usage
millénaire
de
cette
déformation
renverrait
au
souvenir
des
naissances
extraordinaires, co l’extraction du nouveau-né d’une épaule, du crâne, d’une cuisse etc.
trace du passage du monde utérin ou divin vers le monde humain
MANGBETU DU CONGO, photo Casimir Zangourski
fillettes portent planchettes serrées autour de la partie arrière de la tête dès très jeune âge
à la puberté pourvus d’une capsule crânienne oblongue, continuent traitement mutilant et augmentent effet visuel par coiffure qui prolonge déformation
considérées co des beautés, f acquièrent pouvoir : celui d’une sorte de divinisation pour avoir osé de créer leur propre corps
FEMME DOUBLE LABRET SUD D’ETHIOPIE, photo Michel Huet, 1968
certaines femmes portent des volumineux double labrets
pour parler et se nourrir, elles sont obligées de soutenir les plateaux
long processus d’élargissement des lèvres commence au moment de l’enfance
objets de plus en plus grands
Femmes-girafes, Padong
société sexiste, Thaïlande, Birmanie où les f travaillent
considérées co objets de désir
A la frontière Nord-ouest de la Thaïlande se trouve le village tribal de Ban Nai Soi.
La communauté Padong réfugié de Birmanie, actuelle Myanmar, vie de l'artisanat vendu aux touristes.
Les femmes portent un anneau en laiton spiralé autour de leur cou. A l'age adulte ce collier pèse dans les 4Kg.
Il est enlevé tous les ans pour "faire les cuivres".
Contrairement à l'idée reçue, ce n'est pas les vertèbres qui sont disjointes, mais les clavicules et les muscles deltoïdes qui sont poussés vers le bas
Afrique HOMMES NOUBA SE MAQUILLANT La créativité extrao. de leur peinture corporelle a rendue les Nouba de l’Afrique de l’Est célèbres.
travaillent leur peau co des sculpteurs : visage et corps deviennent la toile des artistes africains
le corps devient sculpture vivante
par sa réalisation (Gestaltung) consciente, il devient l’expression de la culture humaine qui se détache de la nature environnante
ses règles sont définies par la communauté et retransmises
il faut connaître l’arrière-fond religieux et social pour comprendre tatouages, scarifications et peint.
ornements renseignent sur le statut soc. et l’histoire de l’indiv. : d’où il vient, sa rel.
motifs relient son quotidien profane au monde spirituel, le protègent d’influences négatives et le lient aux ancêtres
répondent à des volontés de signaler par la peau un moment précis de l’existence
HOMMES NOUBA SE SAUPOUDRANT DE CENDRES MASQUES DE VISAGES DES HO NOUBA
Soudan du Sud, montagnes Nouba : 50 sociétés agricoles
peint. visage : degré de l’âge : les plus vieux dirigent les rituels
p. réalisées par chaque ho entre 17 et 30 ans : art corporel sert d’uniforme à cette classe d’age, l’espoir de la soc.
peintures éphémères signifient l’éphémère de la beauté, force et santé juvénile
rouge et blanc à partir de 8 ans, ensuite jaune, noir après initiation
motifs s’inspirent des animaux
peinture sur corps huilé 2 fois par jour
avec les doigts, tiges, pailles, tampons ou gravés
FEMME HEMBA PAREE EN TRAIN DE DANSER
la couleur rouge possède dans bcp de soc. afr. une symbolique forte, mais diversifiée
celle-ci dépend de l’événement pour lequel elle est employée
souvent elle est mise en rapp. avec le sang humain : elle peut être la couleur de la vie de la joie ou au contraire celle de la mort, du deuil et de l’éphémère
p. ex. les chamans enduisent les malades avec la couleur ocre, afin de stimuler la force vitale
les langues africaines diverses ont engendré des notions de couleur compliquées qui prennent parfois en considération le caractère de la surface
FEMMES ENDUITES PAR CHAMAN JEUNE FILLE PEINTE POUR UNE CEREMONIE D’INITIATION
elle a été peinte en blanc pour s’écarter de manière visible du monde humain
pas de signification universelle
blanc signifie souvent la relation avec les esprits, les ancêtres et l’au-delà : cependant si dans une soc. le blanc est mis en rapp. avec les esprits bienveillants, ailleurs il peut symboliser les esprits maléfiques
le blanc est symbole de pureté, mais souligne aussi l’état intermédiaire entre le monde hum. et surhumain
on considère qu’il a un effet purificateur, guérisseur et repoussant
le kaolin, de la boue, de la farine ou des coquillages broyées
au Gabon, les femmes Myéné se couvrent le visage de kaolin, le pembé, pour conduire les levés de deuil ;
elles portent ainsi la couleur de la mort, le blanc, tout en honorant les défunts appelés pour une période précise, puis renvoyés dans leur monde.
FILLES LOBI DU BURKINA FASO HOMMES SURMA SE PREPARANT AU COMBAT JEUNE FILLE SURMA PREPAREE PAR DES HOMMES HO KARO PREPARE POUR DANSES RITUELLES
certaines peint. corp. sont censées symboliser des animaux
HO KARO,
COIFFURE DE BOUE
FEMME SHILLUK SOUDAN
ces cicatrices en forme de perles typiques sont réalisées pendant l’enfance
la peau est soulevée à l’aide d’un hameçon et coupée avec un couteau
signe d’appartenance à la soc. des Shilluk
HO MASSAI/KENIA ET TANSANIA
lors d’une cérémonie très impressionnante, olngesherr, les ho passent du statut de guerrier au rang des anciens (Altesten)
les PC soulignent la santé et la capacité de performance du corps juvénile
le point culminant est le rasage du crâne : perte de la coiffe, signe de fierté et jeunesse du guerrier
pour cette occasion, les Massai se peignent le visage avec les couleurs rouge et bleu
Amérique du Nord
la signification d’une couleur est chez chaque peuple différente
le rouge est par la majorité considéré co la « couleur sainte » de la guerre, co symbole du succès et du triomphe
le bleu était p. ex. pour les Cherokee le signe de la défaite ; le noir la couleur de la mort ; le blanc, celle de la paix et de la chance
l’idée contraire était également très répandue, de considérer le blanc co couleur de la mort et du deuil, et le noir co couleur de la joie
l’association de la couleur et du motif était très importante pour l’individu, elle était perçue co esprit protecteur personnel
des peintres co George Catlin (1796-1872) ont réalisé des portraits d’après modèles vivantes
ils montrent la valeur esth. et la signif. culturelle de la PC pour les Indiens de la Prairie
STRONG WIND, CHEF DES OJIBWA (C HIPPEWA), 1845 (CATLIN)
les peintres deviennent les historiens et biographes d’une nation en voie d’extinction
les Indiens s’habillaient et se paraient seulement pour les cérémonies et les attaques ou pour d’autres raisons particulières
coutume chez cette tribu de se raser la tête d’un côté et d’attacher à la crinière une queue de cerf et de la colorer en rouge avec du cinabre (Zinober), et aussi une partie du visage afin de signaler virilité et audace
GUERRIER-OSAGE 1804 BUFFALO’S FAT BACK, FORT UNION, 1832
MASSIKA,
UN GUERRIER DES
INDIENS SAKI/GRAVURE COLOREE D’APRES AQUARELL DE KARL BODMER
Amérique du Sud INDIENS WAURA 1977
probablement le motif suggère le pelage d’un félin
la couleur rouge est obtenue par le broyage des semences et du suc de la plante urukù ou achiote ; la couleur noire est obtenu du suc de l’arbre genipa (genipa americana)
il s’agit d’un maquillage de valeur cultuelle qui protège aussi des insectes
dans la forêt tropicale et la savane amazonienne on trouve les plus belles peintures corporelles
on dit ici que « l’homme est si pauvre qu’il peut même pas se peindre le corps à moitié »
FEMME KAMAIURA Le seul vêtement des femmes, uluri, un minuscule triangle en paille blanche, laisse bcp de place pour peinture
des lignes et figures qui n’existent pas dans la nature forment son vêtement pour la fête yamarikuyma
par des chants et des danses les f de soc. diverses du Alto Xingu évoquent les souvenirs matriarcaux légendaires
TXUKAHAMAHE/ XINGU 1974
ET
1986
f se peignent le corps avec du charbon de bois et du suc de l’arbre de genipa
TXIKAO PARE ATTENDANT DE REALISER UNE ATTAQUE, 1977
quelques points au visage lui permettent de se transformer en serpent
grâce à la peau peinte, il s’unit aux démons
les missionnaires cherchaient à interdire la peinture corporelle, en voie d’extinction
les archéologues l’ont révélée grâce à la photo
FILLE CONIBO, PEROU, 1990
ce labyrinthe de lignes devient une partition : ils y lisent des mélodies et des chansons quand ils ont pris des drogues hallucinogènes, lors des évènements cultuels particuliers
L’Océanie
30.000 îles au large du Pacifique entre l’Amérique, les Philippines et l’Australie
culturellement et géographiquement elles sont divisées en Polynésie, Mélanésie et Micronésie
bijoux « mobiles », mais aussi « immobiles », co des peintures tégumentaires et des tatouages (Polynésie : îles Marquises, Samoa et Nouvelle Zélande)
UN HO SAMO DE PAPOUASIE NOUVELLE GUINEE,
VERS
1969
Nouvelle Guinée
PC pas exclusivement esthétique
elle est exécutée selon le statut social de l’individu, qui est déterminé par son sexe, age et rang
elle s’oriente à des préceptes religieux
en général, elle est destinée aux cérémonies : fêtes d’initiation, cultes et commémorations, chasse commune, cérémonies de guérison
peinture noire utilisée pour le visages des hommes : charbon de bois pulvérisé mélangé avec de l’eau et de l’huile d’arbre
le blanc : calcaire et terre glaise ; bleu-vert et jaune : terre riche en minéraux ou suc de plantes
aujourd’hui on utilise aussi des couleurs industrielles
HULI DE PAPOUASIE NOUVELLE-GUINEE FILLE
DU VILLAGE
TENTE,
REGION DES
MENDI/PAPOUASIE NG, 1973
MASQUES DE LA REGION DES MAPRIK, PAPOUE NG
les parures et les couleurs procurent de la force sacrale aux ho et plantes
expriment le rapport à l’au-delà et se rapprochent de l’image des ancêtres divinisés
la tête est considérée co le centre de la force vitale et spirituelle
HO ET F D’UN VILLAGE DE PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINEE, Robert Mitchell, 2000 HO DE BOUE DE LA REGION DE LA RIVIERE ASARO
couvert de terre glaise
symbolise probablement putréfaction du corps
GUERRIERS DES ILES MARQUISES
19E SIECLE
tatouages intégrales se démodent sans raison au milieu du 19e s
la racine de la notion « tatouer » : Tahiti-tatau = frapper des plaies
selon les mythes polynés., les dieux auraient enseigné le tatouage aux hommes
tatouages sont réalisés dans un cadre rituel et cérémoniel par les maîtres tatoueurs
les motifs coûteux étaient des signes visibles de prospérité
ils servaient au gain de prestige
les tatouages du visage aux îles Marquises marquent identité de l’individu
FESSES ET CUISSES D’UN HO DE SAMOA, 1975 IMAGE D’UN HO DE NUKA-HIVA, TAMATI WAKA NENE,
LA PLUS GDE DES
GRAND CHEF
ILES M,
MAORI DU DEB. 19E ,
VERS
1920
PEINTURE DE
GOTTFIED LINDAUER
Les Maori de la Nouvelle Zélande appellent leurs motifs de tatouage Moko
le motif principal est la spirale
dans cette soc. hiérarchisée les tatouages étaient un droit des ho riches et libres
les esclaves étaient interdits de tatouage
les moko indiv. dans le visage d’un homme était le signe de son identité et son emblème : il pouvait le redessiner ligne par ligne et l’utilisait co signature lors du contact avec les Europ.
VISAGE D’UN CHEF MAORI, 1977
des lignes sinuées sont gravées dans la peau avec des sortes de burins
opération très douloureuse réalisée par des spécialistes bien payés
après la puberté et en étapes multiples sur plusieurs années
pour les f, il y a interdiction de tatouer le front et le menton
les lèvres rouges étaient considérées co laides : tatouage bleuté
l’art du tatouage est chez les Maori étroitement lié aux autres expressions artistiques
même origine mythologique
Art contemporain Diaporama : Kimiko Yoshida, Dieter Appelt, Ana Mendieta, Orlan, Veruschka Vidéo : Dieter Appelt, Yves Kein ; Günter Brus KAZUO SHIRAGA, Challenging Mud 1956 De nombreux photographes de la presse étaient sur place. Une pluie violente commençait à tomber quand SHIRAGA, en short, se mit à travailler sa " boue " à nouveau. L'atmosphère était tendue et les spectateurs oubliaient qu'ils étaient trempés jusqu'à l'os. Un journaliste étranger, couché sur le ventre, prit un cliché de SHIRAGA, le visage maculé de boue. SHIRAGA faisait comme si rien ne s'était passé.
Le mouvement d'avant-garde japonais Gutaï (1955-1972) Gutaï est l’un des plus importants mouvements fondateurs de l’art contemporain
révélé en France et en Europe par Michel Tapié, son influence sur l'art nord-américain et européen reste sous-estimée.
Le terme vient de Gu : instrument, Taï : outil, son adverbe Gutaïteki : concret, incarnation.
Jiro Yoshihara, né en 1905 à Osaka, peut être considéré comme le fondateur et le théoricien du mouvement, mais il déclare : " Je suis un maître qui n'a rien à vous apprendre, mais je vais créer un climat optimum pour la création."
déjà un artiste reconnu de 50ans alors que tous les autres ont entre 20 et 35 ans.
mouvement prend sa source non pas à Tokyo mais Kansaï, région pourtant réputée comme plus traditionaliste.
ART CORPOREL: l'ART CORPOREL, souvent désigné sous sa version anglo-saxonne de Body Art, naît à la fin des années soixante et se développe durant la décennie suivante en Europe et aux Etats-Unis. En France, son théoricien et porte-parole, le critique François PLUCHARD, le décrit comme "une multitude de pratiques utilisant le corps comme matériau et souvent la photographie comme média".
Le corps de l'artiste y devient en effet le principal support d'une action, ou d'une série d'actions, visant à une nouvelle expression artistique. ACTIONNISME: le terme d'ACTIONNISME, qui revendique la primauté de l'action* (personnelle ou, plus souvent collective), s'applique à un groupe d'artistes, principalement viennois, actifs surtout entre 1962 et 1968. Ce groupe comprend Günter BRUS, Otto MUEHL, Hermann NITSCH, et Rudolf Eberhard SCHWARZKOGLER. Chaque fois, il s'agit de provoquer des réactions fortes en transgressant les
tabous et les valeurs sociales en usage. L'art ne propose plus des objets délectables ou consommables,
mais
des
mises
en
scène
spectaculaires
fondées
sur
l'acting
out
afin
d'expérimenter un nouveau type de relation à autrui et à la société. En juillet 1965, ces artistes officialisent leur groupe sous l'appellation d'Actionnistes viennois HAPPENING: manifestation collective sollicitant le public, et dans laquelle le processus a autant, sinon plus, d'intérêt que le résultat. Le HAPPENING est une démarche libératrice de toute contrainte, aussi bien artistique que sociale, souvent provocatrice et humoristique. Il puise sa durable vitalité dans son ouverture constante à l'invention, au non-conformisme et à la surprise. PERFORMANCE: terme utilisé dans les années 70, relayant, sous l'influence du vocabulaire anglo-saxon, "l'action", pour désigner les réalisations publiques, qui requièrent la présence des spectateurs pour
mener
l'oeuvre
à
bien.
La
PERFORMANCE
revendique
une
transgression
des
formes
traditionnelles de l'art pour interroger le corps, les données sensorielles, la parole, le geste et les comportements sociaux.
YVES KLEIN Anthropométrie de l’époque bleue (ANT 82), 1960
Dans les Anthropométries, par une déclinaison systématique de l’écrasement des corps sur le support : réfute toute illusion d’une troisième dimension dans l’espace pictural
s’il y a « retour à la figure », c’est dans un espace sans présentation, par une monstration littérale du travail du modèle sur le motif
Le sujet, l’objet et le médium se confondent pour produire une peinture première, trace négative de la présence : un index dans l’acception sémiologique du terme.
A ce titre, la technique par contact des Anthropométries peut être rapprochée de celle des Cosmogonies ou Moulages ( effectués par relevés directs sur la végétation ou le corps), ainsi que des photographies, réalisés par Klein entre 1960 et 1962 ; « Le tableau n’est que le témoin de ce qui s’est passé. La couleur à l’état chimique, que tous les peintres emploient, est le meilleur médium capable d’être impressionné par « l’événement ». »
Cet événement prenant la forme d’une performance publique et provocatrice (en 1960 à la Galerie internationale d’Art contemporain), constitue, par sa surenchère même, une version critique des grands spectacles de l’Action Painting.
Apothéose de la fusion de l’art, du monde et du créateur, les Anthropométries apparaissent comme la dernière étape avant le body art. La revue américaine Avalanche, qui fit la promotion de cette forme d’art, consacra dans l’un de ses premiers numéros, en 1971, plusieurs pages au reportage de Harry Shunk sur les Anthropométries réalisées en public, le 9 mars 1960.
J’ai toujours eu le sentiment face aux Anthropométries, qu’elles renversaient la fonction de la peinture. Alors que celle-ci garde traditionnellement l’image d’une réalité, d’une figure qui a disparu ou qui disparaîtra, les…………….. trouvent brouillée d’une réalité vers laquelle s’est déportée toute l’attention : la beauté des photographies montre que le spectacle auquel donna lieu l’exécution de tableaux comptait autant que les tableaux. Curieusement, Klein lui avait agi au nom de la nature, « de la chair », 1e conservait que des papiers maculés et des linges qui s’intitulent parfois suaires.
Ana Mendieta, Arbol de vida 1976
En 1976 Ana Mendieta réalise une série d’oeuvres consacrée à l’arbre de vie, Árbol de la vida. À deux reprises elle vient inscrire son corps dans la terre marécageuse de Old Man’s Creek, une petite crique à Iowa. Son corps, enduit de boue, s’intègre parfaitement au terrain. Les images des œuvres performatives de Mendieta sont des photographies documentaires de performances exécutées sans public. Son travail met en exergue l’expérience de la réalisation de l’œuvre et la dimension éphémère de celle-ci. « J’ai entretenu un dialogue entre le paysage et le corps féminin (basé sur ma propre silhouette). Je crois que cela a été une conséquence directe de mon éloignement forcé de ma patrie (Cuba) pendant mon adolescence. Le sentiment d'avoir été séparée du ventre maternel (la nature) m’accable. Mon art est la façon de rétablir les liens qui me rattachent à l'univers. C'est un retour à la source maternelle » Mendieta évoque ici un fait autobiographique, le traumatisme causé par l’arrachement à sa terre natale et puis la quête de cette Terre Mère perdue, qui semble être l'une des sources dans laquelle elle puise son œuvre. A travers les Siluetas, ces inscriptions anthropomorphiques dans le paysage, elle ne cherche pas seulement à renouer des liens avec son passé, mais aussi à revivifier le passé collectif, et par là, à renouer avec le sien.
View more...
Comments